Les pêcheurs ont annoncé mardi 21 avril qu'ils ne laisseraient "aucun navire venir faire ces campagnes en baie de Saint-Brieuc" où des études techniques doivent être menées en vue d'y implanter un parc éolien, selon un communiqué de presse.
"Les professionnels de la pêche informent (le porteur du projet) Ailes Marines et RTE (Réseau de Transport d'électricité, ndlr) qu'ils ne laisseront aucun navire venir faire ces campagnes en baie de Saint-Brieuc tant que des éléments scientifiques sur les effets de ces études techniques ne sont pas portés à notre connaissance", souligne le comité des pêches des Côtes d'Armor dans un communiqué de presse.
Les pêcheurs s'opposent aux études techniques sur les zones de pêche en l'absence "d'éléments scientifiques (...) sur les effets du bruit liés à des opérations de forages et d'ensouillages sur les espèces d'intérêt halieutique". Lors des échanges avec les pêcheurs, "Ailes Marines et RTE n'ont pas apporté ces réponses, ni même abordé ce volet", souligne le comité des pêches, qui affirme même que les deux sociétés "ont l'intention de débuter ces études au cours du mois de mai prochain, sans même avoir pris en compte les demandes des professionnels de la pêche".
"Ailes Marines et RTE pensent pouvoir passer en force!!", dénoncent les marins pêcheurs, qui évoquent un contexte déjà "très compliqué" en raison des "nombreux épisodes de tempêtes de l'hiver" et de "la crise liée à l'épidémie de coronavirus".
Le projet de parc prévoit 62 éoliennes de 216 m à environ 16 kilomètres des côtes les plus proches de la baie de Saint-Brieuc. D'une puissance de 496 MW, le parc permettrait d'alimenter 835 000 foyers en électricité. Le consortium Ailes Marines est détenu à 70% par l'espagnol Iberdrola.
"Des études techniques maritimes habituelles" avec un objectif de sécurité répond Ailes Marines
Dans un communiqué, Ailes Marines souhaite préciser : "Les études UXO sont des études techniques maritimes habituelles, qui permettent de détecter d'éventuels éléments métalliques et/ou engins explosifs, afin d'assurer la sécurité des personnes amenées à travailler sur le chantier du parc éolien, en particulier dans les corridors des futurs câbles ensouillés."
La société de projet rappelle : "La campagne UXO est menée dans le cadre de la sécurité maritime. Elle est soumise au régime dit 'Recherche Scientifique Marine' et n'entre pas dans le champ des activités soumises à étude d’impact. A l'issue de cette campagne, Ailes Marines réalisera deux campagnes de tests en mer visant les opérations de forage et d’ensouillage des câbles. L'objectif étant de définir à la fois des solutions de moindre impact pour l'environnement et de disposer d'outils performants et adaptés pour ensouiller la totalité des câbles."
"Les deux campagnes de tests en mer concernant les opérations de forage et d’ensouillage des câbles s'inscrivent comme des tests de pré-travaux tels que définis par la loi sur l'eau. Ces campagnes sont considérées comme des opérations de pré-chantier et sont incluses dans les autorisations obtenues par Ailes Marines."
Et de conclure : "L'ensouillage de 100% des câbles augmentera très significativement la sécurité des conditions de navigation pour les usagers au sein du parc. Il s’agit d’un engagement fort pris par Ailes Marines en faveur des professionnels de la pêche."