Depuis quelques années, les sangliers prolifèrent dans le pays de Saint-Brieuc, à tel point que la ville a signé une convention avec la fédération de chasse pour tenter de maîtriser leur augmentation. Ce lundi 7 février, une nouvelle battue était organisée. La 9eme depuis octobre.
C’est un coin verdoyant, loin de la cohue du centre-ville. La quinzaine de kilomètres carrés de la vallée du Gouédic et du bois Boissel se trouvent pourtant bien sur la commune de Saint-Brieuc. Et c’est là que les sangliers ont trouvé un coin idéal pour s’installer. Depuis 5 ou 6 ans, la population de ces animaux a fortement augmenté et les dégâts aussi. Chaque jour ou presque les riverains se plaignent d’avoir retrouvé leur jardin totalement labouré.
La ville et la fédération départementale de chasse se sont donc mises d’accord, pour organiser des battues afin d’essayer de réguler le nombre de bêtes.
La discrétion avant tout
Ce lundi 7 février, rendez-vous était pris à 9h dans les locaux de la fédération de chasse de Plérin. Une quinzaine de personnes entoure Yvon Méhauté, le président de la fédération de chasse : « On va attaquer côté tour de Cesson. Trois sangliers ont été repérés. Au niveau des postes des archers, c’est bon ?»
Pour moi le primordial c’est que ça se passe bien avec les riverains
Yvon Méhauté, président de la fédération de chasse des Côtes d'Armor
L'organisateur de cette battue ne cache pas ses ambitions : « Les chasses sur Saint-Brieuc et Plérin doivent être exemplaires pour en faire des villes référentes » annonce-t-il aux chasseurs présents. Et tout est fait pour être les plus discrets possibles.
Les chiens de meute ont été remplacés par des petits chiens de type fox-terriers ou beagle. Les fusils et leurs cartouches ont été remplacés par des arcs et des flèches. Manifestement le dispositif convient aux habitants.
« Aujourd’hui par rapport aux personnes qui n’étaient pas favorable à la chasse, on a inversé la tendance. Les piqueurs (les maitres-chiens NDLR) se font applaudir quand ils arrivent dans les jardins de ces gens-là » se félicite le chasseur en chef.
Alors que ces derniers mois, plusieurs accidents de chasse ont défrayé la chronique et que les chasseurs sont régulièrement pris à partie, la stratégie paraît sage et nécessaire.
Une nécessité sanitaire
Les populations de sangliers peuvent doubler en seulement un an quand aucun facteur extérieur ne les perturbe. Au-delà des nuisances pour les habitants, et les dangers que les sangliers représentent pour les automobilistes, Yvon Méhauté souligne l’aspect sanitaire: « Le département des Côtes d’Armor est le premier département français d’élevage de porcs. Si la peste porcine arrive dans le département, on fait une croix dessus, et sur la région pareil, par rapport aux emplois que ça génère ! » lance-t-il tout de go. Si le département et la région ne disparaitront pas de la surface de la terre, il est vrai que l’arrivée de la peste porcine causerait des ravages irrémédiables sur la filière porcine et l’économie locale.
9 sangliers « prélevés » en 9 battues
Ce lundi 7 février, c’est la neuvième battue organisée sur la commune de Saint- Brieuc. Une des rares villes en France à avoir autorisé, par arrêtés, la chasse sur son territoire.
A 13h30, heure de fin de la battue, les chasseurs sont revenus bredouilles. En 9 battues réalisées depuis octobre, ils ont « prélevés » 9 sangliers. Mais à ceux-là s’ajoutent les animaux, trop aventureux ou malchanceux, comme ceux retrouvés, ce même matin, dans le port du Légué.