En 2021, le Secours Populaire de Saint-Brieuc a vu le nombre de ses bénéficiaires augmenter de plus de 40%. Sur la même période, le nombre de bénévoles a fondu comme neige au soleil. Ceux qui restent sont fatigués. Et cherchent du renfort.
4500 personnes en 2020, 6400 en 2021 : en une année, l’antenne du Secours Populaire de Saint-Brieuc a vu le nombre de ses bénéficiaires augmenter de 42%.
Pour les accueillir, gérer informatiquement les dossiers, trier la nourriture, la mettre en rayon, il faut du monde. Mais les bénévoles sont de moins en moins nombreux. Ceux qui restent sont éreintés, et appellent les bonnes volontés à les rejoindre.
Un bénévole sur trois est parti
En 2020, avec le début de la crise sanitaire, le premier confinement, le nombre de bénévoles avait déjà chuté.
"Après un premier appel aux bonnes volontés, explique Régis Dumas du Secours Populaire 22, nous avions réussi à remonter une équipe de 120 personnes, des soutiens occasionnels ou réguliers."
"Mais au fil des mois, nous sommes retombés à 80 : un bénévole sur trois est parti. Le contexte sanitaire, encore lui, a démobilisé une partie des retraités, et si nous avons également beaucoup de migrants bénéficiaires qui nous donnent un coup de main, leur présence, qui dépend de leur parcours administratif, reste aléatoire".
40 personnes en renfort, dont une quinzaine de réguliers, ce serait déjà bien...
Régis Dumas
Au Secours Populaire de Saint-Brieuc, on explique donc que pour faire fonctionner l'antenne correctement, il manque une quarante de personnes, dont une quinzaine de bénévoles réguliers, disponibles une ou deux demi-journées par semaine.
"Parce que les gens s’épuisent", souligne Régis Dumas. "Pour vous donner un exemple, il n’y avait plus que deux personnes hier matin pour faire le tri des produits que les fourgons ramènent des grandes surfaces, assurer la mise en rayon et préparer les 6 distributions hebdomadaires. Et deux personnes, ce n’est pas assez. Dans l'absolu, il en faudrait 10".
Des bénévoles font 50 ou 60h, ce n'est plus possible...
Et puis, il y a aussi la partie administrative à gérer : accueillir les bénéficiaires, rentrer leurs données pour les dossiers d'inscription, de réactualisation.
"Là aussi, nos deux bénévoles sont éreintées.. Elles font 50 ou 60 h par semaine, indique Régis Dumas. elles vont craquer. Bien sûr, il faut être à l’aise avec un clavier, savoir apprivoiser un logiciel, mais si des personnes étaient volontaires pour une ou demi-journées par semaine, çà les soulagerait énormément."
Les bénéficiaires ? Essentiellement des familles, mais de plus en plus de personnes seules...
A Saint-Brieuc, les bénéficiaires sont pour deux-tiers des familles, souvent monoparentales, avec des enfants.
"On recense aussi de plus en plus de personnes seules", note Régis Dumas, "une centaine de retraités, une cinquantaine d’étudiants, des personnes avec des faibles revenus. Autant de femmes que d'hommes. Des gens qui sont locataires, ou hébergés par des tiers, ou dans des hébergements d’urgence, dans des squatts, ou à la rue".
"Cette précarité qui bondit, c'est dramatique, analyse Regis Dumas. L’alimentation, l’énergie, tout augmente, et les salaires, quand il y en a, ne suivent pas vraiment. Pendant ce temps-là, le nombre de milliardaires augmente, il y a quand même un gros un problème avec la répartition de la richesse".
"Nous on donne un coup de main. Mais pris en tenaille entre la hausse du nombre de bénéficiaires, et la baisse du nombre de bénévoles, on ne peut se concentrer que sur l’alimentation. On ne travaille plus sur l’accès au sport ou à la culture, et c’est regrettable. Alors si des gens veulent nous rejoindre, ils sont les bienvenus."
Comment devenir bénévole ?
Les candidats intéressés peuvent s'inscrire sur le site ou venir à la rencontre des autres bénévoles au 107 rue Jules Ferry à Saint-Brieuc, et visiter les locaux. Une présentation de l'association est réalisée tous les mercredis matins vers 10h.
Les bénévoles s'investissent en fonction de leurs disponibilités du lundi au vendredi, de 8 h à 17 h, et ponctuellement le week-end.
Pour plus d'informations, 02 96 94 77 66, et contact@spf22.org.