"Les rencontres complétement à l'Ouest" sont de retour avec Erik Orsenna, invité de Marine Barnérias sur le bateau Littoral. L'écrivain a joué à domicile pour cet entretien. Depuis son enfance, Erik Orsenna arpente l'Ile de Bréhat et la région paimpolaise. Récit par Marine de cette rencontre avec un homme qui ne se lasse pas de croquer la vie à pleines dents.
Avant son arrivée à bord, je trépigne d'impatience. Erik Orsenna connait bien Paimpol, c'est sa ville d'origine. Mais surtout, il a des tas de choses à me raconter. C'est l'homme aux mille et une vies.
Par quoi commencer...Sa casquette d’écrivain, son amour du voyage, sa plume au service de François Mitterrand, son fauteuil à l’Académie française, son prix Goncourt ?
Il a mené plusieurs carrières avec tellement d'énergie et de bonheur qu'il est resté un éternel jeune homme.
Je lui demande quels sont ses mots fétiches: "Le travail, mais aussi l’amour que je fais rimer avec humour." Pourquoi la liberté a t'elle toujours été le moteur de sa vie? Comment fait-on pour être encore curieux et émerveillé à 75 ans comme lorsque l'on a 10 ans ?
Depuis toujours ce qui m’anime c’est la vie des autres.
Erik Orsenna
Le secret de sa vivacité d'esprit est peut-être là. Erik Orsenna aime parler au second degré.
L'envie de larguer les amarres le prend régulièrement. Cet appel du large est une thérapie et un besoin fondamental pour son équilibre. Sur la page de présentation de son site, l'Île de la Capitainerie, il écrit : “Je suis fou de bateaux et fou de livres. Comme l'île, je suis nomade. Je navigue, d'un morceau de terre à un autre, d'un livre à l'autre, d'une langue à une autre. Je suis de plus en plus frappé par la similitude entre le fait d'écrire 'il était une fois' et celui de hisser la voile.”
Il n'est jamais rassasié
Ses multiples voyages ont renforcé la curiosité qu'il a toujours naturellement exprimé pour le monde qui l'entoure. Après avoir traversé une centaine de pays, il n'est toujours pas rassasié… Je l'ai bien vu quand il est entré dans le carré du bateau Littoral. Des odeurs, des souvenirs, des envies, des folies se lisent sur son visage… Je ressens l’âme du voyageur, de l’explorateur, qui va chercher son inspiration dans les rencontres et les imprévus de la vie…
Merci Erik pour ce moment hors du temps. Du haut de mes 28 ans, j’ai reçu une belle leçon de vie et surtout d’envie.
J’ai à la fois l'envie de dévaliser les prochaines librairies que je croiserai sur mon chemin. Mais aussi de partir explorer un monde qui ne se découvre que par les gens.
Je terminerai avec une phrase qui m’a profondément marquée : "Le véritable 'merci' est un 'merci' réciproque"
C’est donc Merci qui raisonne en moi au moment où vous quittez mon bateau ERIK…
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