La Coupe de France est bien plus qu'une histoire d'amour pour Guingamp, qui affronte le Paris Saint-Germain ce mercredi en 16e de finale. C'est le berceau où a grandi l'En-Avant, se construisant une histoire et un palmarès que beaucoup de clubs peuvent lui envier.
L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter.
Notre politique de confidentialité
1973: Le folle épopée
Au début de la saison, un jeune homme d'affaires local prend en main les destinées du club, alors en DSR (5e niveau).
Noël Le Graët, 30 ans, nomme
Sylvestre Salvi, 22 ans, entraîneur-joueur. Le défenseur, à la tête d'une équipe composée principalement des jeunots qui avaient atteint les quarts de finale de la Gambardella trois ans plus tôt, propulse l'En-Avant en huitième de finale en battant quatre équipes de D2: Laval, Brest, Le Mans et Lorient.
L'épopée fascine déjà la France et ce sont 28 000 spectateurs qui se pressent à Rennes pour le huitième de finale aller contre Rouen pensionnaire de D1, qui inflige un 5-0 aux valeureux Bretons, puis 3-0 dans un stade Robert-Diochon plein, malgré l'absence de suspens, au retour. Cette aventure servira d'inspiration à Jean-Jacques Annaud et au club fictif de "Trincamp", dans son film
"Coup de Tête" avec Patrick Dewaere.
1997: rendez-vous raté
Il a bien grandi le petit En-Avant, quand on le retrouve 24 ans plus tard pour sa
première finale de Coupe de France, avec notamment un quart de finale en 1984, la
montée en Ligue 1 en 1995, une demi-finale de Coupe de la Ligue en 1996 et même l'ivresse de la Coupe de L'UEFA la saison suivante, via l'Intertoto. En 1996/1997, pour la deuxième saison dans l'élite de son histoire, les rouges et noirs terminent à une tranquille 12e place en championnat et s'invitent au Parc des Princes pour une finale dont ils sont presque favoris face à un Nice qui a connu une saison cauchemardesque, dernier avec seulement 5 victoires et 8 nuls pour 25 défaites.
Cette position de force, très inhabituelle, déstabilise peut-être les Guingampais, incapables de prendre le dessus sur les Azuréens et qui finissent par s'incliner aux tirs au but (1-1, 4-3 aux t.a.b).
2009: Premier trophée
Le club a encore connu des hauts, comme cette saison 2002/2003 complètement folle où la doublette Didier Drogba/Florent Malouda les emmène à une septième place à six points seulement du champion lyonnais. Mais il aussi eu ses bas, avec un
retour en L2 d'abord bref, de 1998 à 2000, puis qui s'éternise après la relégation de 2004. La magie aurait-elle fui les Côtes-d'Armor ? En 2009, elle semble revenir au galop grâce à la
Coupe de France avec des matches homériques en
quart de finale à Sedan (1-3) et en demi-finale à Toulouse (1-2), remportés en infériorité numérique. Déplacée au Stade de France, la finale offre un nouveau théâtre et un nouvel adversaire, le puissant voisin du Stade Rennais. Dans ce derby breton devant plus de 80 000 spectateurs, Rennes domine, touche deux fois du bois et ouvre le score à vingt minutes de la fin. C'est là que le match bascule dans l'irrationnel avec l'égalisation d'Eduardo deux minutes plus tard et le but de la victoire à sept minutes de la fin. Guingamp pense avoir atteint l'apogée de son histoire. Mais ce ne sera pas un coup sans lendemain.
2014: L'histoire se répète
L'En-Avant a eu du mal à digérer sa folle soirée parisienne et est reléguée la saison suivante (2009/2010) en National. L'équipe est confiée à un quasi-novice:
Jocelyn Gourvennec. Il obtient deux montées en trois ans et pour l'année de son
retour en Ligue 1, un tirage très clément jusqu'aux demi-finales permet à Guingamp de rêver à nouveau. L'obstacle est pourtant de taille, avec Monaco, mais l'équipe de Claudio Ranieri, malgré sa pléiade de stars, rend gorge à Roudourou (3-1). Cerise sur le gâteau,
l'adversaire en finale n'est autres que Rennes, sa victime préférée. Trois joueurs seulement parmi les vingt-deux acteurs débutant cette finale ont connu celle de 2009. Pourtant, miné par un complexe d'infériorité presque palpable, Rennes passe totalement à côté du match, au contraire des Guingampais qui marquent par deux fois et remportent presque logiquement un second trophée.