Covid-19 en Bretagne : montée en charge des services de réanimation pour faire face à l'afflux de patients

Pour faire face à la 2e vague de la pandémie, les hôpitaux de la région Bretagne vont devoir adapter leurs capacités en réanimation. A Brest, où le taux d'incidence explose, le nombre de lits vient de quasi doubler en 24 h. Des opérations moins urgentes vont être déprogrammées la semaine prochaine.

En Bretagne comme ailleurs, l'épidémie s'accélère.


Selon les derniers chiffres fournis par l’Agence Régionale de Santé, on comptait ce lundi 26 octobre au soir 319 patients Covid hospitalisés en Bretagne, 71 de plus en trois jours.

Parmi ces patients Covid, 46 sont en réanimation, c'est 19 de plus que vendredi. Pour mémoire, au printemps dernier, au plus fort de l’épidémie, la région avait accueilli jusqu’à 138 malades en réanimation. On n'y est pas, mais la courbe donne déjà le vertige.
 

173 places en réanimation dans les hôpitaux bretons ce 26 octobre  


Pour faire face à cet afflux de patients en réanimation, il faut évidemment anticiper. A ce jour, la France dispose de 5800 lits en "réa". La Bretagne vient de passer de 162 à 173 places. Elles sont réparties sur 9 établissements de santé.  
 
  • 67 en Ille-et-Vilaine,
  • 68 dans le Finistère,
  • 24 dans le Morbihan
  • 14 dans les Côtes d’Armor.

En Bretagne, le taux d’occupation des lits de réa par des patients Covid est actuellement de 23,5%, deux fois moins que la moyenne en France. Mais le seuil d’alerte fixé par les Autorités sanitaires est de 30 %. La région s’en rapproche dangereusement !
 

"La Bretagne est en capacité de doubler sa capacité en réanimation", explique l’ARS


Pour absorber l’augmentation du flux en réanimation, il existe des lits dits "de réserve", provenant par exemple des unités de soins intensifs, des unités de surveillance continue, des salles de réveil et de blocs… Cette réserve peut permettre, selon l’Agence régionale de Santé, de doubler la capacité de la région en réanimation.

Les lits de réa actuellement utilisés sont ceux des hôpitaux publics. Mais des établissements privés pourraient être mis à contribution, le CHP de St Grégoire en Ille-et-Vilaine, la Clinique Keraudren dans le Finistère, et la clinique Océane dans le Morbihan.

Mais si l'on "détourne", urgence oblige, ces lits de soins intensifs, de blocs opératoires, que deviennent les patients non covid qui devaient être pris en charge ? On devra leur demander de patienter, comme ce fut le cas au printemps, avec le risque de voir leurs pathologies s'aggraver.

Des premières déprogramations sont désormais à l'ordre du jour dans le Finistère. 


Brest augmente ses lits en réanimation...


Dans le Finistère, le taux d’incidence (nombre de tests positifs pour 100.000 habitants) est passé de 88, le 10 octobre, à 129 ce 26 octobre.  La courbe n’en finit pas de monter.

Le CHRU de Brest a décidé l’augmentation du nombre de lits en réanimation. D’une capacité de 15 places dimanche 25 octobre, le CHRU de Brest indique être passé à 27 ce lundi.

La montée en charge potentielle permettrait à terme d’atteindre 95 lits sur Brest, et 128 sur le Finistère. A ce jour, 28% des lits de réanimation brestois sont occupés par des cas covid.


... et déprogramme des opérations moins urgentes 


Pour permettre d'éviter l'engorgement, le CHRU a aussi décidé de déprogrammer 40% des actes chirurgicaux moins urgents. Seront maintenus les urgences et les actes de traitement et de dépistage des cancers.

Se pose évidemment la question des effectifs pour faire face à ce pic d'activité. Selon le syndicat des anesthésistes-réanimateurs, il faut en "réa" un infirmier pour 2,5 patients, quand dans un service "classique", un infirmier peut s’occuper de 4 patients. A Brest, les syndicats demandent des renforts supplémentaires.  
 
     

Des transferts de PACA dès cette semaine


A noter, solidarité nationale oblige, que six patients venus de la région PACA devraient être transférés sur Brest en milieu de semaine. Six  autres pourraient suivre le week-end prochain.

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité