Parmi les conséquences de la pandémie, il y la hausse du nombre des bénéficiaires du RSA, le Revenu de Solidarité Active. Depuis le confinement, les demandes ont bondi, mettant en grande difficulté les collectivités locales et en particulier les départements en charge des politiques de solidarité.
Une hausse entre 10 % et 12 % c'est ce que constatent les départements bretons, concernant les demandes de RSA, un phénomène observé sur tout le territoire (+ 9%). Ce sont eux qui financent en intégralité cette source de revenus à destination des plus précaires.
En Ille-et-Vilaine
Au 1er juillet, le département comptait 19 000 bénéficiaires (contre 17 000 à la même époque en 2019). Le budget prévu était de 95 millions d'euros mais des rallonges ont déjà été enclenchées avec d'abord 7 millions d'euros cet été. En novembre, 8 millions d'euros seront ajoutés. "C'est du jamais vu dans le département et aussi au niveau national", relève Jean-Luc Chenut, le président du Conseil départemental. Parmi ces nouveaux bénéficiaires, "on a beaucoup de jeunes entre 25 et 30 ans, des auto-entrepreneurs, des travailleurs indépendants ou encore des anciens intérimaires" précise-t-il.
Selon lui, les chiffres s'annoncent très défavorables pour le dernier trimestre et pourraient s'accentuer avec les nouvelles mesures restrictives liées à la situation sanitaire. Si la tendance se poursuit, le département pourrait se trouver en grandes difficultés. "On ne peut pas considérer que cette difficulté est uniquement départementale. Nous avons besoin d'un soutien."
Les discussions engagées avec le gouvernement sont au point mort. "Le gouvernement évoque 120 millions d'euros d'aides pour tous les départements. Là, on ne va pas pouvoir conclure un accord avec ces bases."
Dans le Finistère
Le département recensait 17 900 bénéficiaires en décembre 2019. Fin août 2020, ils étaient 19 100. Selon la préfecture, le budget habituel est de 100 millions d'euros. Cette année et alors que les budgets doivent être votés en novembre, 5,5 millions vont devoir être alloués en plus pour le RSA.
La situation s'annonce compliquée relève la préfecture. "On en est à 10 millions d'euros de dépenses sèches liées au Covid. Il y a eu par exemple, 1,5 millions alloués pour les primes pour les services d'aides à domicile, les foyers de vie ou à destination des familles d'accueil. 1,5 millions ont aussi été engagés pour l'achat de masques ou d'équipements." "Ce qui est sûr c'est que l'on va devoir rogner sur d'autres projets."
Comme pour l'Ille-et-Vilaine, ce qui manque "c'est la visibilité sur les fonds de compensation prévus par l'État".
Dans le Morbihan
Même tendance dans le Morbihan qui voit une augmentation depuis le mois de février, conséquence de la situation de l'emploi qui se dégrade. De décembre 2019 à février 2020, 12 994 foyers étaient concernés, contre 13 810 entre mars et mai. Alors que 79,6 millions d'euros étaient envisagés dans le prévisionnel, là ce sera finalement 87,2 millions d'euros.
Dans les Côtes d'Armor
Dans les Côtes-d’Armor, on relève aussi 10,90 % de hausse entre septembre 2019 et septembre 2020, avec 9 720 ménages concernés l'an passé contre 10 779 en septembre dernier.
En France, le surcoût du RSA est évalué entre 1200 et 1500 millions d'euros sur l'année 2020, pour les 102 départements.