A situation exceptionnelle, étude exceptionnelle. L'INSEE Bretagne vient de publier une note de conjoncture. La crise sanitaire a fait chuter l'emploi salarié breton au premier semestre 2020. Une situation inédite même si la Bretagne est la moins concernée de toutes les régions.
La crise sanitaire et le confinement ont détruit des emplois dans notre région… Cela vaut dans le secteur privé, comme dans la fonction publique, où des Contrats à Durée Déterminée n'ont pas été renouvelés.
27 500 emplois détuits en seulement 6 mois
Résultat, l'INSEE Bretagne remarque dans sa dernière note de conjoncture que l'emploi salarié baisse : 27.500 emplois ont été supprimés en Bretagne au 1er semestre 2020. Cela correspond à une baisse de 2,2% sur 6 mois. "Le choc est moins important en Bretagne, qu'à l'échelle nationale où la baisse est de 2,8% entre fin décembre 2019 et fin juin 2020, nuance Valérie Mariette, responsable conjoncture à l'INSEE Bretagne, mais c'est une chute inédite."
La baisse est d'autant plus importante, qu'elle intervient après des mois, pour ne pas dire des années, à l'exact opposé : "La situation a considérablement changé en quelques mois" confirme Valérie Mariette, qui en janvier 2020, décrivait encore une "situation solide et assez favorable en Bretagne... "
Le recul de l'emploi enregistré en Bretagne depuis le début de la crise sanitaire efface plus de deux ans de hausse de l'emploi !
"Nous avons là, une baisse en seulement six mois qui efface la progression de l'emploi salarié, que nous observions depuis plus de 5 ans. Même au coeur de la crise de 2018, nous n'avions pas enregistré un tel recul !" poursuit Valérie Mariette, responsable conjoncture à l'INSEE Bretagne.
La situation est inédite. Avec le confinement et la crise sanitaire, 27.500 emplois ont été détuits en Bretagne en seulement 6 mois.
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©France 3 Bretagne
L'intérim, variable d'ajustement
Dans ce contexte, le nombre d'emplois intérimaires, lui ne cesse de varier. C'est le principe de l’intérim, qui est un des éléments de réponse aux fluctuations de l’activité économique.
Avec le confinement, beaucoup d’emplois intérimaires ont pris fin : -35% fin mars 2020, par rapport au début de l’année, 15.900 emplois en intérim ont été supprimés entre fin décembre 2019 et fin mars 2020. Une chute qualifiée d’historique.
Depuis mi-mai, l’INSEE remarque avec la reprise de l’activité, que l’intérim repart à la hausse dans différents secteurs comme la construction, l’industrie, l’agroalimentaire ou le tertiaire marchand… Cela vaut en Bretagne comme à l'échelle nationale.
De plus en plus de demandeurs d'emploi
Les demandeurs d’emploi eux, sont toujours plus nombreux. Le nombre d’inscrits à Pôle Emploi dans les catégories A, B ou C augmente en effet de 7,4% en Bretagne, au 2ème trimestre 2020. Si l'on dresse une moyenne sur les mois d'avril, mai et juin, cela correspond à 279.000 personnes environ.
Si l'on considère les classes d'âge, l'INSEE Bretagne remarque que "la hausse du nombre d'inscrits en catégories A, B ou C au 2ème trimestre 2020, est plus marquée chez les jeunes de moins de 25 ans (+16%) que dans les autres tranches d'âges."
Sur la même période, l’INSEE remarque, graphique à l'appui, que le taux de chômage, lui, continue de reculer en Bretagne : "Il baisse de 0,2 point après déjà -0,2 au trimestre précédent" pour s’établir à 6,3% de la population active ! "Le taux de chômage breton demeure le plus faible taux régional, à égalité avec l'Ile-de-France."
N'y a-t-il pas là une erreur, du moins une contradiction entre un nombre de chômeurs qui augmente et un taux de chômage qui baisse !?... Cela s’explique !
Sont en effet considérés comme demandeurs d'emploi au sens du BIT (le Bureau International du Travail) "uniquement" les personnes disponibles ET en recherche d’emploi. Hors, durant le confinement, beaucoup se sont retrouvées "indisponibles" ou dans l’incapacité de chercher du travail !
Résultat, beaucoup de personnes « sans emploi » sont sorties des statistiques. Cela explique pourquoi le taux du chômage baisse... Mais cela ne veut pas dire que le marché du travail s’améliore, loin de là !