Olivier Véran annonce une décroissance de l'épidémie depuis cinq jours. Mais la situation reste fragile. Dans un entretien au Télégramme, le ministre n'écarte pas la possibilité d'une levée des contraintes sanitaires par territoire, et dit observer la situation de la Bretagne "très attentivement".
Le ministre de la Santé l'annonce : "Nous amorçons une décroissance de l'épidémie" depuis cinq jours. Mais Olivier Véran nuance aussitôt : "Cette diminution reste fragile" car "nous sommes toujours à un niveau très élevé de l'épidémie".
"Il y a moins de nouveaux cas au quotidien : on était monté à 40.000, on est aujourd'hui aux alentours de 33.000 cas chaque jour en moyenne", déclare le ministre de la Santé au quotidien régional Le Télégramme de Brest.
"Nous sommes toujours à un niveau très élevé de l'épidémie et la descente n'est pas encore suffisamment rapide et tranchée. Il nous faut continuer nos efforts", ajoute Olivier Véran. Interrogé sur une levée des restrictions à la mi-mai, le ministre a répondu que "cela fera(it) l'objet d'annonces en temps voulu". Aujourd'hui, le calendrier reste le même : "le 26 avril la réouverture des écoles en présentiel ; le 3 mai la réouverture des collèges et lycées en présentiel, et nous pourrons envisager ensuite un certain nombre d'allégements des mesures à partir de la mi-mai", a-t-il dit.
La situation sanitaire en Bretagne regardée attentivement
Interrogé sur la situation sanitaire en Bretagne par nos confrères du Télégramme et sur une possible levée rapide des restrictions dans la région, Olivier Véran souligne "que la situation épidémique en Bretagne a toujours été moins préoccupante que dans le reste du territoire, et cela depuis la première vague." Il rappelle toutefois que notre région n'a pas non plus été épargnée, évoquant le taux d'incidence des dernières semaines, notamment en Ille-et-Vilaine. Des taux d'incidences qui semblent aujourd'hui diminuer et lui font dire :
On peut espérer que la descente soit plus rapide et précoce en Bretagne. Nous regardons la situation bretonne très attentivement."
La Bretagne, un laboratoire du déconfinement ?
Le président de la région, Loïg Chesnais-Girard milite depuis des mois pour que la Bretagne devienne un laboratoire du déconfinement. Fin mars, il évoquait des possibilités, tout en restant prudent : "Il faut faire preuve de responsabilité. Il y a des cas où l'on peut "ouvrir les vannes" et des cas où on ne le peut pas. On peut tester des choses. On peut tester des petits formats, des petites manières d'organiser soit des séances de cinéma, soit des séances de spectacle vivant. Ça doit pouvoir se concevoir mais pas forcément partout en Bretagne. Et le corollaire, c'est d'être responsable et de reculer si cela dérape. Mais il faut tester des choses tout en continuant à vacciner."
Les données de Santé publique France indiquaient un peu plus de 29.000 nouveaux cas dimanche, près de 36.000 samedi et de 36.500 vendredi. Les chiffres de lundi (presque 6.700) sont bas, comme tous les lundis, en raison de la fermeture des laboratoires de tests le dimanche. La France comptait lundi 19 avril, 31.214 patients atteints du Covid-19 hospitalisés, dont presque 6.000 en soins intensifs.