Derby Guingamp-Rennes : un match sous pression pour Christian Gourcuff

Des supporters qui demandent sa démission, un président qui se garde de le soutenir clairement: le derby de ce samedi entre Guingamp et Rennes a presque des allures de match de la dernière chance d'un Christian Gourcuff, devenu bouc-émissaire de problèmes, qui le dépassent.

"Il est maintenant impératif de gagner (...). J'attends une réaction rapide du groupe et ce dès le prochain match à Guingamp": mettre la pression, le président René Ruello sait faire. Pour se montrer solidaire de son entraîneur contesté - qu'il a pourtant tenu à faire venir à Rennes en 2016, après avoir déjà déployé des trésors de séduction pour faire signer son fils fin 2015 - on repassera. "J'ai pleine confiance en ce groupe pour qu'il relève la tête", a assuré Ruello, sans évoquer le technicien, dans la même interview publiée lundi sur le site internet du club.

"Tant que je serai président, Christian sera entraîneur"


Devant les joueurs, mercredi le président aurait tenu des propos bien plus forts, selon Ouest-France : "vous pouvez lire ou entendre tout et n'importe quoi sur l'avenir du coach, sur le match à Guingamp, mais sachez une chose: tant que je serai président du Stade Rennais, Christian sera entraîneur. (...) Si ça ne va pas et que l'un des deux doit partir à un moment donné, je partirai avant le coach". La question étant de savoir pourquoi ces propos sont tenus de façon aussi confidentielle et non publiquement.

La pression concentrée sur l'entraîneur


Service minimum donc, alors que la principale association de supporters rouge et noire, le Roazhon Celtic Kop, venait d'"inviter" Christian Gourcuff à démissionner dans un communiqué au début de la trêve internationale. Une initiative qui, comme la rumeur d'un ultimatum adressé à Christian Gourcuff relayée par un hebdomadaire spécialisé lors de la trêve internationale précédente, tombe à point nommé pour épargner la direction du club et focaliser la pression exclusivement sur l'entraîneur.

"Une situation de plus en plus nerveuse"


Comme si cela ne faisait pas trois ans que le club navigue à vue à tous les étages, entre un organigramme mouvant, un recrutement pour lequel le qualificatif de "hasardeux"
ne serait pas trop fort et des résultats qui se font attendre depuis bien plus longtemps encore. "Il y a une situation qui devient de plus en plus nerveuse dans l'environnement. C'est un scénario classique", a commenté stoïquement Christian Gourcuff jeudi, avant d'interrompre la conférence de presse d'avant-match au bout de huit minutes, dès que les questions se sont rapprochées de sa situation personnelle. "Dans ce contexte-là, la qualité c'est de se concentrer sur le foot et sur le travail et ne pas se polluer avec les événements extérieurs", a-t-il déclaré.

Le groupe rennais à la veille du derby

Un mot d'ordre d'autant plus impérieux que Rennes sera privé de Sanjin Prcic, blessé, de Benjamin André et de Ramy Bensebaïni, suspendus, ce qui obligera Christian Gourcuff à innover au milieu de terrain. "Dans la semaine on a pu travailler diverses combinaisons. Les choix, on les fait, mais ils sont validés ou non par les résultats. Dans la semaine, j’ai pu tester diverses combinaisons. Les solutions sont nombreuses", a-t-il commenté. 

La tension monte avant le derby 


« C’est un match important face à une équipe bien calée, qui vit actuellement une situation sereine. Les qualités de Guingamp on les connait. Les oppositions contre Guingamp sont des matchs difficiles notamment sur leur pelouse. On se souvient du match de la saison dernière, avec un début de match compliqué, on avait eu la chance d’égaliser en infériorité numérique puis on avait tenu. On sait à quoi s’attendre sur le plan du rythme, de l’intensité. J’espère qu’on y fera face » a encore expliqué l'entraîneur rennais, avant le match de ce samedi au Roudourou à Guingamp.

Le soutien des joueurs


Gourcuff aura au moins reçu un soutien plus clair de Joris Gnagnon, également présent en conférence de presse au sortir d'une réunion entre joueurs, mais sans le coach, un peu plus tôt. "On s'est dit des choses (...) Je pense qu'on a fait un grand pas vers l'avant parce que ça faisait un moment qu'on ne l'avait pas fait", a-t-il confié sans entrer dans les détails des échanges. "On est tous derrière notre coach, et moi le premier", a clamé le jeune (20 ans) défenseur. "Je trouve ça totalement dommage et un peu ridicule", a-t-il ajouté au sujet des rumeurs de remplacement de Gourcuff. "C'est triste, parce que ce que le coach ne nous apporte que du positif. Mais c'est nous qui sommes sur le terrain, pas le coach". Une façon délicate de dire que le groupe tient le sort de son entraîneur entre ses pieds.

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