Une équipe de paléontologues, conduite par un enseignant-charcheur de Rennes 1, ont découvert le fossile d'une fourmi possédant une corne frontale. Une bonne nouvelle pour la science.
Moins de 10 mm, des mandibules surdimensionnées en forme de faucille et une corne frontale spatulée, ce sont les caractéristiques de la fourmi à corne. Elle vient d'être mise au jour par une équipe de paléontologues dirigée par un enseignant-chercheur de Rennes 1.
Il y a près de 100 millions d'années, cet insecte utilisait ses mandibules pour surélever sa proie et la coincer contre sa corne frontale. Selon les paléontologues, cet arsenal permettrait à la fourmi-licorne de chasser en solitaire et de s'attaquer à des proies de taille considérable, toutes proportions gardées.
Découverte importante
Au total, quatre fossiles ont été découverts par des mineurs du nord de la Birmanie. À l'aide d'un microscope, les scientifiques ont analysé des gisements d'ambre issu de la fossilisation des résines produites par des arbres. "Ces coulées une fois solidifiées ont le plus souvent été emportées par les cours d'eau lors de crues et se sont accumulées dans des sédiments lacustres ou littoraux où on les découvre aujourd'hui", indique Vincent Perrichot, enseignant-chercheur à Rennes 1.Cette découverte représente un intérêt majeur aux yeux du chercheur. "La chimie de l'ambre renseigne en outre sur les plantes à l'origine de la résine. L'ambre offre donc une fenêtre exceptionnelle sur les écosystèmes forestiers anciens et permet de mieux comprendre l'origine et l'évolution des organismes dont résulte la biodiversité actuelle", se réjouit-il.
Et les premiers résultats ne se sont pas fait attendre. Cette découverte de la fourmi-licorne a permis de confirmer une étude qui suggérait que les ancêtres des odontomachus vivaient en petites colonies de prédatrices chassant en solitaire. En revanche, la science n'a pas encore déterminé si ces fourmis parlaient français, latin et javanais...