Don de gamètes: futurs parents cherchent donneurs

Un nombre croissant de couples infertiles ont besoin de recourir à un don de gamètes (spermatozoïdes ou ovocytes). Malgré un élan de mobilisation, particulièrement notable en Bretagne, le nombre de donneurs reste très insuffisant.

Pour permettre aux couples infertiles d'avoir des enfants, les dons de gamètes (spermatozoïdes et d'ovocytes) sont de plus en plus souvent nécessaires. En cause notamment: l'âge moyen du 1er enfant. En France, il est aujourd'hui de 30 ans pour les femmes. Or, "si à 25 ans, un rapport sexuel en période d'ovulation a 25% de chance d'aboutir à une grossesse, cette probabilité tombe aux alentours de 4% à 40 ans", explique le Dr Gérard Priou, gynécologue-obstétricien au Centre de procréation médicalement assistée de la Clinique de la Sagesse à Rennes (35).
Outre des raisons génétiques, un nombre croissant de femmes, qui souhaitent avoir un enfant, se retrouvent en insuffisance ovarienne à cause de leur âge. Le seul recours pour leur couple consiste donc en une implantation d'ovocytes. Pour cela, il faut des donneuses volontaires.

Ecoutez les témoignages d'une maman, devenue mère grâce à un don d'ovocytes, ainsi que ceux de deux donneuses volontaires...

- Céline Racapé, receveuse - Perrine Giraud, donneuse - Laëtitia Hamon, donneuse - Dr Gérard Priou, gynécologue-obstétricien, centre de PMA Clinique La Sagesse - Equipe: H.Pédech, S.Lenauld, P.Nau ©France 3 Bretagne

Plus de 3 ans d'attente en moyenne

En Bretagne, fin 2013, l'Agence de Biomédecine comptait 400 couples en attente d'un don d'ovocytes pour 62 donneuses, sachant qu'un don de gamètes -qu'il s'agisse d'ovocytes ou de spermatozoïdes- bénéficie en général à plusieurs couples. Pour les dons de spermatozoïdes, 140 couples étaient en attente contre 30 donneurs
Cela conduit à des délais d’attente très longs pour les couples : plus de 3 ans, en moyenne en France, 9 mois à un an à la Clinique Mutualiste de la Sagesse à Rennes, où le nombre de donneuses est en nette augmentation depuis un an.

80% des dons d'ovocytes ont lieu à l'étranger

Conséquence: en France, 8 couples sur 10 se rendent à l’étranger, pour réaliser leur programme de don d'ovocytes. D'ailleurs, la Sécurité Sociale accepte de subventionner cette démarche de "tourisme procréatif" à hauteur de 1500 euros environ, plus les remboursements de frais, notamment les vols, pour se rendre à l'étranger.

Vers un don rémunéré ?

En France, le don d’ovocytes est :
- anonyme
- gratuit
- il s’adresse aux femmes âgées de 18 à 36 ans;
- lesquelles, depuis le 1er janvier 20156, n’ont plus l’obligation d’être déjà mères. 


Mais de plus en plus de médecins spécialistes de la procréation plaident en faveur d'un assouplissement de la législation et notamment pour un don d’ovocytes rémunéré, en tout cas indemnisé. 

1000 à 1500 euros

A Rennes, le Dr Gérard Priou, estime qu'une « compensation financière » serait un juste retour des contraintes imposées aux femmes donneuses (plusieurs examens médico-psychologiques, une stimulation des ovaires sous forme d'injections pendant dix jours, la ponction pratiquée sous anesthésie locale ou générale). Gérard Priou rapproche cette cempensation de celle qui est accordée actuellement aux volontaires testeurs de médicament. C’est d’ailleurs ce qui se passe en Espagne, en Grèce et dans certains pays d’Europe de l’Est. Le Docteur Priou estime que cette compensation financière pourrait s’élever à 1000 – 1.500 euros, en limitant le nombre de dons à 2 maximum par femme.
Reste à savoir qui paierait : le couple-receveur ou bien l’Etat ?
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