Sur la PMA, le CECOS de Rennes, le Centre d'Etude et de conservation des oeufs et du sperme, est en pointe. Receveuses et donneuses potentielles n'hésitent pas entrer en contact.
15% des couples en âge de procréer consultent pour des problèmes d'infertilité.Un nombre en hausse même si les techniques médicales continuent de repousser les limites de l'infertilité.
Depuis 6 mois, un décret autorise, en France, la vitrification des ovocytes, une technique de congélation ultra-rapide, utilisée depuis longtemps en Espagne, en Italie ou encore en Belgique et en Allemagne, et qui relance l'espoir pour les couples en difficulté. Grâce à cette technique, une banque d'ovocytes est en train d'être constituée.
Sur cette question de la vitrification des ovocytes, le CECOS (Centre d'Etude et de conservation des oeufs et du sperme) de Rennes est en pointe.
Ce centre, spécialisé dans la médecine de la reproduction, annonce plusieurs grossesses en cours. Les parents, infertiles, ont bénéficié d'un don d'ovocytes vitrifiés.
Ce progrès ne doit pas faire oublier que la France est cruellement en retard en terme de don d'ovocytes. A Rennes comme ailleurs, il faudrait 3 fois plus de donneuses pour satisfaire les couples en demande.
Une réunion d'information à l'intention des couples receveurs et d'éventuelles donneuses est organisée samedi 19 janvier 14h à Rennes au CHU-Hôpital sud. Renseignement et inscription : 06 65 45 15 16 - mail : sensibilisation.do@gmail.com
Vanessa et Bérénice, toutes les deux vivent à 150 km l'une de l'autre. Il y a encore un an, elles ne se connaissaient pas. Aujourd'hui, une amitié profonde les unit. Vanessa a choisi, il y a quelques mois, de faire un don d'ovocytes. Bérénice, elle, attend depuis plus d'un an avec son mari, de recevoir les ovules d'une autre.
Bérénice ne recevra pas les ovocytes de Vanessa, mais ceux d'une autre donneuse. L'anonymat, tout comme la gratuité et le volontariat sont en France les principes fondamentaux du don de gamètes. De leur rencontre est née une amitié sincère et surtout beaucoup d'espoirs.
Le reportage d'Hélène Pédech et Christophe Rousseau
Interviews
- Bérénice, Receveuse en attente d'ovocytes
- Vanessa, Donneuse d'ovocytes, "une petite fée"
- Dr Muriel Lopes, Médecin de la reproduction
Le témoignage de Bérénice
Le témoignage de Vanessa
LE DON D'OVOCYTES et LA VITRIFICATION
LE DON D'OVOCYTESPour faire un don d'ovocytes, en France, il faut :
- être majeure,
- être âgée de moins de 37 ans ( Pour les femmes n’ayant pas eu d’enfant, la possibilité du don est mentionnée dans la loi votée en juillet 2011 et en attente du décret d‘application),
- être déjà mère,
- satisfaire à un questionnaire de santé et à un bilan réalisé par des médecins généticiens.
Le don de gamètes (sperme, ovocytes) et d'embryons repose sur 3 piliers fondamentaux en France:
- la gratuité,
- l'anonymat,
- le volontariat.
Les ovocytes sont donnés à des couples qui ne peuvent pas avoir d’enfant, soit parce que la femme, bien que jeune, n’a pas naturellement d’ovocytes, soit parce que ses ovocytes présentent des anomalies, soit parce que, pour être soignée d’une maladie grave (cancer), elle a subi un traitement qui a détruit ses ovocytes.
Ils peuvent également être destinés à des couples risquant de transmettre une maladie génétique grave à l’enfant. Dans tous les cas, le couple receveur doit être en âge de procréer. Le couple suit une démarche dans un cadre médical et légal strict d’assistance médicale à la procréation.
Après leur prélèvement, les ovocytes sont mis en fécondation in vitro.
Source: www.dondovocytes.fr
On admet, habituellement, qu'un don d'ovocytes donne lieu à une grossesse.
Au Cecos de Rennes, 2ème centre français en dons d'ovocytes, une centaine de donneuses se présente chaque année. 50 à 60% d'entre-elles vont jusqu'à la ponction. Pour satisfaire tous les couples en attente d'ovocytes, il faudrait 2 à 3 fois plus de donneuses.
LA VITRIFICATION D'OVOCYTES:
Enfin autorisé par décret en France en juillet 2012 (loi adoptée le 27 janvier 2012), ce procédé permet d'obtenir un meilleur taux de récupération après décongélation des ovocytes.
• Utilisée avec succès dans de nombreux pays (Japon, Canada, Allemagne, Espagne, Italie, Belgique), la commission spéciale chargée de réviser les lois de bioéthique à l'Assemblée nationale interdisait, jusque là, la vitrification d'ovocytes en France. Seule la technique de congélation lente (beaucoup moins performante) était autorisée.
La «vitrification» est un procédé qui consiste à congeler les cellules reproductrices féminines de manière ultrarapide. En quelques secondes, les ovocytes passent de 37° à -196°C. Le procédé est intéressant dans la mesure où il permet de congeler les ovocytes, gorgés d'eau, sans former des cristaux de glace.
Le taux de récupération après décongélation des ovocytes obtenu avec cette technique est très bon, puisqu'il est identique à celui des ovocytes frais.
Cette technique peut être utilisés par les femmes, qui doivent subir un traitement à risque stérilisant (chimiothérapie, par exemple), et qui veulent avoir un enfant par la suite.
La vitrification permet aussi d'optimiser le don d'ovocytes, encore trop rare en France. Les ovocytes frais sont ponctionnés, vitrifiés, décongelés puis fécondés in vitro selon le cycle de la receveuse. Auparavant, les cycles biologiques de la donneuse et de la receveuse devaient être synchrones. Surtout, la vitrification permet aux Cecos de créer des banques d'ovocytes comme cela existe depuis les années 1940 pour le sperme.
La vitrification des ovocytes permettrait de diminuer la congélation des embryons, autorisée elle depuis le milieu des années 1980.
En avril 2012, nait en France le 1er bébé conçu à partir d'un ovocyte vitrifié, celui de sa mère.
Actuellement, le CHU de Rennes suit plusieurs grossesses issues d'un don d'ovocytes vitrifiés. Les naissances sont prévues pour le printemps 2013.