À l'approche de l'hiver, les cas d'intoxication au monoxyde de carbone, un gaz mortel produit par les appareils à combustion, augmentent considérablement. Symptômes, prévention, bons comportements... On fait le point sur les mesures à adopter pour se prémunir d'une intoxication au monoxyde de carbone.
Ce jeudi 26 décembre 2024, les sapeurs-pompiers du Pas-de-Calais ont été engagés pour un dysfonctionnement de poêle à bois dans une habitation isolée d'Ambleteuse. Une femme de 78 ans, victime de problèmes respiratoires, a été transportée au centre hospitalier de Boulogne-sur-Mer. Une mesure de 24 ppm de CO a été relevée au rez-de-chaussée de l'habitation, supposant une intoxication au monoxyde de carbone (CO).
Si le taux relevé sur le détecteur de CO est inférieur à 20 ppm (partie par million), il n'y a pas d'inquiétude à avoir. Par contre, si le taux est compris entre 20 et 50 ppm, la situation est anormale et présente un danger pour les occupants de la maison. On fait le point sur les bons gestes à adopter pour éviter l'intoxication au CO cet hiver.
[ Épisode 3️⃣ Prévention des risques ⛑️ - Le monoxyde de carbone]
— SDIS 59 (@Sdis59) February 6, 2024
En cette période hivernale, les sapeurs-pompiers du Nord interviennent régulièrement pour des intoxications au monoxyde de carbone. pic.twitter.com/zs7x6ikKqG
Un gaz imperceptible
Les services de secours ne le répéteront jamais assez : le monoxyde de carbone est un gaz insidieux, incolore, inodore, mais pas moins toxique et mortel lorsqu'il est respiré de façon prolongée et en grande quantité.
Le monoxyde de carbone peut être produit par tout type d’appareil à combustion, quel que soit le combustible utilisé, qui présente un dysfonctionnement ou qui n'est pas utilisé à bon escient. Conduit de fumée obstrué ou mal dimensionné, manque de ventilation dans la pièce où est installé l’appareil, défaut d’entretien, appareils vétustes, usage inapproprié (brasero ou réchaud utilisés en intérieur)... Des causes multiples, variables, mais souvent cumulées lorsqu'un incident se produit.
Des symptômes qu'il faut connaître
Les maux de tête sont les symptômes les plus fréquents, ainsi que les vertiges ou une sensation de faiblesse musculaire. Les troubles digestifs (nausées, vomissements sans diarrhée, douleurs abdominales) peuvent également être liés au monoxyde de carbone. Le ministère de la Santé rappelle qu'une intoxication grave peut conduire au coma et au décès par défaillance cardiorespiratoire, parfois en quelques minutes, ou entraîner des séquelles à vie. Il s'agit donc de se prémunir au maximum de toute apparition de CO dans vos locaux.
Les symptômes peuvent parfois laisser penser à une grippe ou une gastro-entérite, donnant souvent lieu à de mauvais diagnostics. Mais plusieurs faits peuvent mener les professionnels de la santé vers la piste d'une intoxication au monoxyde de carbone. Par exemple, si les symptômes surviennent chez plusieurs personnes vivant dans le même lieu, s'ils disparaissent ou s’atténuent en quittant la pièce ou si un animal de compagnie est malheureusement décédé ou présente des anomalies de comportement.
Contacter les secours
En cas de suspicion d’intoxication, aérez immédiatement la pièce et arrêtez les appareils à combustion. Évacuez les locaux le plus vite possible et appelez les secours en composant le 15, le 18 ou le 112 (et le 114 pour les personnes malentendantes) une fois mis en sûreté. Si vous possédez un détecteur de CO, une alarme se déclenche lorsque le taux de particule est supérieur au seuil de sécurité.
Vérifier ses installations
Avant chaque hiver, les autorités compétentes incitent les particuliers à faire vérifier leurs installations de chauffage par un professionnel qualifié, comme un plombier chauffagiste ou un ramoneur, qui sera en capacité d'effectuer un diagnostic. Pour les cheminées, un ramonage mécanique est nécessaire au moins une fois par an.
Pendant l'hiver, aérez votre logement malgré le froid de dehors, ne bouchez pas les entrées d'air et respectez les consignes d'utilisation des appareils à combustion. N'utilisez pas les chauffages d'appoint en continu et vérifiez le bon fonctionnement de vos nouveaux appareils de chauffage.
Pour plus d'informations vous pouvez contacter le centre antipoison le plus proche de chez vous, l’Agence régionale de santé (ARS) ou le service communal d'hygiène et de santé de votre mairie.