Appel à la mobilisation sur plusieurs fronts en cette semaine de rentrée. Les personnels des Ehpad sont appelés à une nouvelle journée de grève ce jeudi 15 mars, tout comme les retraités et les cheminots. Tour d'horizon des revendications et des mouvements à venir, cette semaine.
Après le mouvement national de grève du 30 janvier, les personnels des Etablissements d'hébergement pour personnes âgées sont une nouvelle fois appelés à faire grève ce jeudi 15 mars. Les revendications de l'intersyndicale (CGT, FO, CFDT, Sud, UNSA, et FSU), qui appelle à cette journée de mobilisation, restent inchangées. Elle réclame de meilleures conditions de travail, une revalorisation des salaires et des effectifs supplémentaires.
"Certains résidents nous appellent "les courants d'air"
Elodie Lebrun, aide-soignante dans un Ehpad près de Rennes (35), sera en grève. "Certains résidents nous appellent "les courants d'air", regrette la jeune femme qui a choisi d'embrasser cette profession par choix, il y a quinze ans. " On n'a pas décidé d'être soignants pour fonctionner comme dans une usine, à la tâche. Nous sommes soignants pour accompagner [ les personnes âgées] dans les gestes du quotidien."
Malgré l'importante mobilisation du 30 janvier, qui avait vu manifester côte à côte des directeurs d'Ehpad, des salariés et des familles de résidents, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn n'avait pas souhaité rencontrer les syndicats. Elle s'était engagée à "neutraliser les effets négatifs" de la réforme du financement des maisons de retraite, qui engendrerait des pertes de recettes pour un quart des établissements. Le gouvernement avait annoncé débloquer une enveloppe de 50 M€ pour les Ehpad les plus en difficulté. mais pour les syndicats, le compte n'y est toujours pas.
"On a l'impression que c'est nous qui sommes coupables et qui ne savons pas soigner"
Surtout, la ministre avait évoqué des "problèmes d'organisation". Un argument qui ne passe pas ni pour les syndicats ni pour les soignants, à l'image d'Elodie Lebrun. "On a l'impression que c'est nous qui sommes coupables et qui ne savons pas soigner". Et l'aide-soignante bretonne d'inviter Agnès Buzyn à venir passer quelques jours à leurs côtés "pour qu'elle puisse voir la souffrance...", ajoute-t-elle avant que sa voix ne s'étrangle.
Des rassemblements sont annoncés toute la journée de jeudi dans les principales villes bretonnes: Rennes, Brest, Quimper, Lorient, Vannes et Saint-Brieuc.
Les personnels de soins à domicile sont aussi appelés à se mobiliser.
Les retraités contre la hausse de la CSG
Ce même jeudi, dans la matinée, les retraités sont eux aussi appelés à se mobiliser contre la baisse de leur pouvoir d'achat.
Eux aussi ont déjà manifesté le 27 septembre 2017.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/ille-et-vilaine/contre-hausse-csg-retraites-descendent-rue-1336083.html
Malgré cela, au 1er janvier 2018, la CSG a augmenté de 1,7 point pour les retraités, avec des seuils fixé à 1.200 euros par mois pour un retraité vivant seul et 1.841 euros pour un couple. "En dépit de nos protestations, il s'est trouvé une majorité de parlementaires pour suivre les projets du gouvernement", écrit l'intersyndicale des Côtes-d'Armor (neuf syndicats dont la CGT, FO, FSU). "Fin janvier, de nombreuses personnes retraitées ont fait le constat d'une baisse de leur pension en découvrant les chiffres portés sur leurs virements bancaires."
Jeudi décisif à la SNCF
Enfin, c'est également jeudi que plusieurs syndicats de cheminots ont prévu de se retrouver pour décider ou non d'appeler à une grève nationale reconductible. Si celle-ci est décidée, le mouvement serait lancé après une manifestation du 22 mars. Le secrétaire général de la CGT-Cheminots, Laurent Brun, a d'ores-et-déjà prévenu: "Si le 15 mars, nous constatons que le gouvernement est dans la logique d'un passage en force, c'est à dire qu'il maintient son projet en l'état, alors il y aura la grève à la SNCF".
Bref, avant même d'avoir commencé, le printemps social 2018 s'annonce agité.