L'Aïd-el-Adha, la fête musulmane du sacrifice, débute ce vendredi 31 juillet sur fond de Covid-19. En Bretagne, le Conseil régional du culte musulman exhorte les fidèles à respecter les gestes barrières.
L'Aïd-el-Adha (ou Aïd-el-Kebir) s'ouvre ce vendredi 31 juillet dans un contexte de crise lié à la pandémie de Covid-19. Cette fête la plus importante du calendrier musulman va donc se dérouler sous haute surveillance sanitaire et selon un protocole rigoureux validé par le Conseil régional du culte musulman de Bretagne (CRCM). "Il faut placer la santé devant l'exercice du culte", indique Mohamed Zaidouni, le président du CRCM, lequel rappelle également "qu'une fois la prière terminée, chacun doit rentrer chez soi et éviter les rassemblements".
"Chacun vient avec son tapis de prière"
La prière de l'Aïd coïncide, cette année, avec la prière collective hebdomadaire qui a lieu chaque vendredi et réunit beaucoup de fidèles. "Quand le jour de l'Aïd tombe un vendredi, on peut, par dérogation, supprimer cette prière collective, souligne Mohamed Zaidouni. Dans ma mosquée, c'est ce que nous avons choisi de faire pour limiter les interactions entre les gens".
Depuis le 15 mars, des mesures sanitaires strictes régissent la fréquentation des lieux de culte. "On a réduit de près d'un-tiers la capacité d'accueil dans les mosquées, note le président du CRCM. Nous appliquons la distanciation physique : un mètre sépare les croyants entre eux. Le port du masque est obligatoire. Chacun vient avec son tapis de prière personnel".
Des consignes que le Conseil français du culte musulman (CFCM) martèle aussi sur son site et les réseaux sociaux :
Aïd El-Adha : Un rappel des mesures de vigilance et de protection - CFCM https://t.co/IvGP8Bc2hv
— CFCM (@CfcmOfficiel) July 25, 2020
"Diminuer les risques de contamination"
Autre paramètre que la Covid-19 vient bousculer : l'abattage rituel "qui s'effectue obligatoirement et exclusivement en abattoir, par des sacrificateurs habilités" comme le rappelle la préfecture du Morbihan dans un communiqué. A ceci près que, cette année, "pour des raisons sanitaires, liées notamment à l’épidémie de COVID-19, l’accès à la bouverie et au hall d’abattage sera interdit" précise encore ce communiqué.
Le CFCM conseille même "l'étalement de ce rituel sacrificiel sur trois jours et la livraison à des points plus sûrs", considérant que "les abattoirs sont de potentiels clusters".
Reste que le repas partagé d'ordinaire en famille élargie devra lui aussi se faire en petit comité. "Le contexte est compliqué, note Mohamed Zaidouni, qui plus est en Bretagne où le taux de reproduction du virus est en hausse. Notre rôle est bien de veiller à diminuer les risques de contamination et à ce que personne ne mette sa vie et celle des autres en péril. Ce que nous vivons en ce moment est difficile pour tout le monde et pas seulement pour les communautés religieuses".