En 2016, le nombre d’accidents du travail a encore diminué chez les marins mais reste encore élevé par rapport à d’autres secteurs d’activités comme le BTP.
Les chiffres diminuent mais restent préoccupants. Selon l’Institut maritime de prévention (IMP), 7,2% des marins ont subi un accident du travail avec arrêt en 2016. Dans le secteur du bâtiment, la proportion est de 6,2% pour la même année.
Certains secteurs sont plus accidentogènes comme les navires marchands, les activités portuaires, ainsi que la pêche. La pêche de la coquille Saint-Jacques est particulièrement concernée par les accidents car les marins n’ont droit qu’à 45 minutes de pêche. Une course contre la montre qui se fait au détriment de la sécurité.
Certains accidents sont même fatals : en France, 11 marins sont morts au cours de leur activité professionnelle en 2016. La principale cause reste la chute en mer.
Une prise de conscience accentuée
L’Institut maritime de prévention (IMP) note cependant une amélioration de la sécurité. Le nombre d’accidents du travail a baissé de 25% en 5 ans et de 50% en 15 ans. Des résultats dus à une prise de conscience des risques encourus par les marins et leurs employeurs.
L’un des rôles de l’IMP est d’ailleurs la prévention : “On travaille beaucoup au travers de l’accompagnement des professionnels dans leur évaluation des risques”, indique Françoise Douliazel, directrice de l'Institut Maritime de Prévention. “On échange sur les risques à bord de leur navire et les mesures qu’il faut mettre en oeuvre au travers des équipement de protection ou des aménagement à bord.”
L’IMP lance également des campagnes de prévention. La dernière en date, nommée Préflore, rappelle comment éviter les chutes en mer et fête les dix ans de l’obligation de porter le VFI, le vêtement de travail à flottabilité intégrée.
Le VFI : équipement de protection individuelle du marin contre le risque de noyade. Stand A20 #ITECHMER pic.twitter.com/vOEinbSrb8
— IMP (@IMPfrance) October 19, 2017
L’avenir est dans la télémédecine et les jeunes génération
L’IMP relève aussi l’amélioration de la télémédecine permettant aujourd’hui à un médecin d’indiquer à un marin blessé comment se soigner. “Les images d’une plaie, transmises à des milliers de kilomètres de là par satellite sont de très bonne qualité et nous permettent de faire des diagnostic à distance et donc de la télémédecine beaucoup plus facilement.”, explique Brice Lodde, médecin du travail spécialisé en médecine maritime.
L’avenir réside aussi dans les jeunes générations, mieux avertis des risques du métier pour mieux s’en prémunir. L’idée à faire passer: être marin est un métier à risque mais pas dangereux. Mais la crainte reste tenace puisqu’un marin sur deux redoute d’avoir un accident grave au moins une fois dans sa carrière.