Le procureur de la République de Brest a rejeté mardi une demande de fouilles dans l'ancienne maison de la famille Seznec à Morlaix (Finistère) émanant d'un avocat qui affirme que le corps, jamais retrouvé, de Pierre Quémeneur a pu y être enterré lors de sa disparition en 1923.
Dans un courriel adressé à l'AFP, le procureur Eric Mathais précise qu'une telle demande ne peut être déposée en vue d'une demande en révision que "par le condamné ou son représentant légal, ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants" ainsi que par "le ministre de la justice" et les autorités judiciaires compétentes, à savoir "le procureur général près la cour de cassation" et "le procureur général".
Une demande de nouvelles investigations
"Je n'ai pas été saisi d'une telle demande par les petits-enfants de Guillaume Seznec", décédé en 1954, a-t-il ajouté. Denis Langlois, qui était l'avocat de la famille Seznec jusqu'en 1990, avait demandé courant mai au procureur de la République de Brest de faire procéder par la police à des investigations au domicile qu'occupait la famille Seznec, à Morlaix, au moment de la disparition de Pierre Quémeneur, en 1923. Si, après le drame, des perquisitions ont été menées dans la propriété de Guillaume Seznec, des fouilles n'y ont jamais été effectuées, les enquêteurs concentrant leurs recherches sur la région parisienne vers laquelle Seznec et Quémeneur, qui étaient en affaires ensemble, étaient partis en voiture avant la disparition de ce dernier.Denis Langlois a rendu public récemment un témoignage remontant à 1978 qui laisse à penser que Pierre Quémeneur pourrait avoir trouvé la mort et avoir été enseveli au domicile des Seznec.
Guillaume Seznec, qui n'a jamais avoué, a été condamné en 1924 au bagne à perpétuité. Depuis, les 14 demandes en révision du procès ont été rejetées, la dernière en 2006.