C’est une jolie plage du Finistère, avec ses eaux turquoise et un rideau d’algues vertes sur la plage. Alors que les mesures d’hydrogène sulfuré sur la plage de Saint-Guimond à Hillion dépassent à nouveau les seuils, l’association Dour ha Douar tire la sonnette d’alarme à propos de la plage du Moulin de la Rive à Locquirec.
Au moment où le film de Pierre Jolivet, "Les Algues vertes" est actuellement en salle, ce 16 juillet à 22 h, le capteur Air Breizh installé sur la plage de Saint- Guimond à Hillion a relevé un taux d’hydrogène sulfuré à 1,247 particule par million quand le seuil d’alerte est fixé par le haut conseil de la santé publique à 1 ppm.
Lorsque des algues vertes s’échouent sur les plages et se décomposent, un gaz, l’hydrogène sulfuré, se forme. Il peut se révéler dangereux. "Dans ces conditions, conformément au protocole prévu, la préfecture des Côtes-d’Armor a décidé de placer ce secteur en alerte pour limiter ces émanations et protéger la population qui pourrait être exposée à ce gaz toxique" indique un communiqué de la préfecture.
La préfecture des Côtes-d’Armor fait savoir qu’elle informera la population des valeurs enregistrées par le capteur sur son site internet et communiquera sur la levée de cette alerte. Cette levée ne pourra intervenir qu’après deux jours francs en dessous du seuil d’alerte.
"Le préfet invite à respecter les interdictions et les limitations d’accès édictées par la maire d’Hillion."
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Le Finistère également touché
Au même moment, sur la plage du Moulin de la Rive à Locquirec, les élèves des écoles de surf passent au-dessus des algues vertes pour aller danser sur les vagues, s’agace Yves-Marie Le Lay, le président de Dour ha Douar.
Les 12 et 13 juillet, il a mesuré "dans des tas d'algues échouées apparemment encore fraîches sous une légère couche de surface blanchie une concentration d'hydrogène sulfuré de 138 ppm. Cette mesure, dit-il, est très alarmante".
"Cette crique ne fait partie d’aucun Plan Algues vertes, elle ne bénéficie donc d’aucune surveillance des échouages, ni d’aucune mesure de la qualité de l’air" affirme Yves-Marie Le Lay
"Mais pas du tout, répond Gwénolé Guyomac’h, le maire de la commune. D’abord ces relevés ne sont pas conformes aux normes d’Air Breizh. Les mesures, explique-t-il, se font dans l’air ambiant pas en allant remuer des algues vertes en putréfaction. "
"Et la plage du moulin de la Rive est surveillée comme les autres, développe-t-il. Quel maire irait mettre sa population en danger ? Nous avons un suivi avec l’agence régionale de Santé, la préfecture, les collectivités. Des dépôts d’algues vertes, il y en a tous les jours, on fait le nécessaire, on analyse tous les jours et à l’entrée de la plage, on a installé des panneaux pour informer des éventuels dangers si il y a un gros échouage."
"Flagrant déni"
Yves-Marie Le Lay évoque un "flagrant déni". Sur la plage du Moulin de la Rive, deux écoles de surf se sont installées. "Pour aller dans l’eau, les personnes sont contraintes de traverser ce rideau d'algues avec des risques de glissade et de se trouver directement exposée à la source de ces émissions toxiques" s’inquiète le président de l’association.
"Nous sommes allés contrôler la plage ce matin, il n’y a plus rien, la mer est venue reprendre les algues répond le maire de la commune. Ce n’est pas facile de les ramasser sur cette plage où il y a des galets, on le fait quand il y a besoin et parfois ce sont les marées qui font le travail. Le capteur d’Air Breizh qui est installé dans la baie (et pas directement sur la plage, reconnait l’élu) indique un taux de 0,1 ppm ! "
La préfecture des Côtes-d’Armor rappelle qu’il est important de se tenir éloigné des zones d’échouage d’algues vertes.
En cas de gêne à cause des émanations de gaz, yeux ou gorge irrités, larmoiements, maux de tête, difficultés respiratoires, toux, démangeaisons, ..., éloignez-vous de la zone, et contactez le centre antipoison et de toxicovigilance (CAPTV) au 02.41.48.21.21 en précisant le lieu d’exposition, et consultez votre médecin traitant le cas échéant, devant des symptômes plus sévères (malaise, gêne respiratoire importante, douleur thoracique…), les autorités sanitaires recommandent d’appeler les secours au 112.