Dans le Finistère, une cinquantaine de pêcheurs côtiers ont manifesté sur les quais d'Audierne. Cloués au port pour cause de mauvais temps, ils dénoncent le braconnage de chalutiers dans leurs zones de pêche. Et un pillage de la ressource.
La colère gronde dans le port d'Audierne. Ce 22 décembre, une cinquantaine de pêcheurs côtiers, fileyeurs, ligneurs, se sont rassemblés sur les quais.
Cloués au port à cause du mauvais temps, ces artisans-pêcheurs dénoncent ce qu’ils considèrent comme un "braconnage" dans leur zones traditionnelles de pêche.
"Depuis une dizaine de jours, expliquent les côtiers, des chalutiers pélagiques, dépassant les 20 mètres de long, se livrent à un pillage de la ressource, dans la proche zone côtière située au sud du Raz de Sein, et au mépris de la réglementation.".
Dans leur viseur, des chalutiers venus notamment de la Turballe et de Saint-Nazaire, et qui couperaient la nuit leurs systèmes d'identification.
"Si on n'empêche pas ce pillage aujourd'hui, avec le Brexit, d'autres chalutiers viendront faire la même chose..."
Pour les artisans-pêcheurs d'Audierne, "l'avidité et le cynisme de ces gros navires qui viennent braconner sans vergogne, met à mal toute l’activité de la petite pêche côtière du Cap-Sizun, soucieuse de la préservation de la ressource."
Selon Gwen Pennarun, le président de l'Association des ligneurs de Bretagne, "ces chalutiers qui trichent" pourraient aussi envoyer un mauvais signal à la veille du Brexit.
"Aujourd'hui, il y en a un ou deux, de 22 ou 24 mètres. Mais demain, si rien n'est fait, si on n'empêche pas ce type de pratiques dans nos zones, d'autres gros chalutiers se diront qu'ils ne risquent rien, et ils viendront faire la même chose... Au mépris de la ressource."
Une réunion de concertation est annoncée le 30 ou 31 décembre, sous l'égide du Comité départemental des Pêches du Finsitère. Pêcheurs côtiers et patrons de chalutiers devraient se retrouver autour de la table.