La notification officielle de cet avis est attendue mais le conseil national de la protection de la nature devrait rendre un avis négatif concernant la construction d'un pont sur le chantier de la deuxième ligne de tram à Brest. En cause : la présence d'une espèce protégée, l'escargot de Quimper, à cet endroit. Une enquête environnementale, à l'initiative de l'Etat, va débuter durant l'été.
La présence d'escargots de Quimper sur le futur chantier de la deuxième ligne de tramway de Brest pourrait bien quelque peu ralentir sa construction.
Alors même que la mission régionale d'autorité environnementale (MRAE) a rendu un avis favorable concernant la forme du projet, celui qui statue sur le fond, le conseil national de protection de la nature (CNPN), rendrait, lui, un avis négatif, pour l'édification d'un second pont, parallèle au pont Robert-Schuman. En cause : la présence du gastéropode protégé à cet endroit. L'avis du CNPN est consultatif, certes, mais tout de même.
"Dérogation espèces protégées"
Pour Barbara Deyme, porte-parole de l'association de protection de la nature Bretagne Vivante, "les avis de ce conseil sont souvent très éclairants". Mais quelles vont être les conséquences sur le chantier ? "A nous d'être intelligents pour savoir comment on arrive au mieux à orienter le sujet", a déclaré le vice-président écologiste de la métropole brestoise, Glen Dissaux, dans les colonnes du Télégramme.
Même son de cloche du côté de Bretagne Vivante qui assure "ne pas s'opposer par principe. On est favorable au développement des transports en commun et cela fait 15 ans que Brest Métropole est notre partenaire sur le territoire. Donc on va être attentifs, par exemple, aux mesures de compensation qui seront proposées. Si une demande de "dérogation espèces protégées" est faite auprès du juge, un des critères qui pourrait changer la donne est l'intérêt public majeur et il est important pour nous aussi".
Enquête environnementale
L'escargot de Quimper avait déjà fait parler de lui à Brest en 2012 avec le projet du centre de formation du Stade Brestois qui devait être localisé à Plougastel.
Bretagne Vivante avait à l'époque engagé un recours car l'animal était également présent sur ce site. Et Barbara Deyme de préciser : "Vous voyez, c'est très différent, dans ce projet-là, il n'y avait pas cette dimension d'intérêt public majeur".
La première conséquence de toute cette histoire sera sans doute de retarder le chantier, voire de faire augmenter la facture finale. Pour l'heure, selon Brest Métropole, une enquête environnementale va démarrer durant l'été, à l'initiative de l'Etat.