La première cabine du téléphérique urbain de Brest, le premier d'une série en France, a été installée avec succès mercredi, sous un ciel maussade. La mise en service est prévue en octobre.
Après la visite, l'installation. "C'est toujours une opération délicate, mais c'est aussi une des opérations les plus intéressantes", a assuré devant quelques journalistes Nicolas Chapuis, directeur général de la filiale française du constructeur suisse d'installations par câble Bartholet."C'est le premier téléphérique (en France, ndlr) dans un contexte urbain, ça va être une sacrée vitrine pour les Brestois et pour toute la profession", a-t-il souligné, estimant que cela leur imposait "l'excellence".
La seconde télécabine devrait être installée la semaine prochaine avant une mise en service du dispositif fin octobre, selon Brest métropole océane (BMO).
Intégré au réseau de transport en commun
Les deux cabines de ce téléphérique, intégré au réseau de transport en commun de l'agglomération, ont une surface au sol de 13 m². Entièrement vitrées, ellespourront embarquer jusqu'à 60 personnes et fonctionner avec des vents soufflant jusqu'à près de 110 km/h.
Les deux habitacles ne se croiseront pas l'un à côté de l'autre, mais l'un au-dessus de l'autre, à près de 70 mètres au-dessus de la base militaire navale de Brest. Le voyage, sur une distance de 460 mètres, ne durera pas plus de trois minutes.
Désengorgement
Pour franchir la Penfeld, le fleuve qui coupe la ville en deux et sur les rives duquel est installée la base militaire, les habitants ont actuellement le choix entre deux ponts, très utilisés aux heures de pointe.Le téléphérique permettra d'accéder depuis le centre-ville, sur la rive-gauche de la Penfeld, aux Capucins, ancien site industriel militaire de l'Arsenal en cours de réhabilitation. Le site, qui s'étend sur 16 hectares, comptera à terme des logements, des commerces, des bureaux et des sites culturels et de loisirs.
Avantage financier
Le coût global du téléphérique est évalué à 19,1 millions d'euros (en incluant études et travaux d'infrastructures), alors que la construction d'un troisième pont aurait coûté entre 30 et 60 millions d'euros, selon l'agglomération.L'agglomération a retenu le projet porté par Bouygues Construction et Barthelot, groupe spécialisé dans les remontées mécaniques et les parcs d'attraction, pour
la réalisation du téléphérique.
Pas une première, pas une dernière
À l'étranger, Rio de Janeiro, New York et encore Alger ont déjà intégré un téléphérique à leur réseau de transport urbain.En France, il reste pour l'heure cantonné au tourisme, mais encouragé par la loi de 2009 issue du Grenelle de l'environnement, il pourrait voir le jour dans plusieurs villes, dont Créteil et Toulouse.
La première cabine du téléphérique urbain de Brest, le premier d'une série en France, a été installée avec succès mercredi, sous un ciel maussade. La mise en service est prévue en octobre.
Reportage : J. Le Bot / M. Saint-Jours / S. Secret.
Interviews :
- Nicolas Chapuis, directeur général Bartholet France, constructeur du téléphérique ;
- Robert Savoye, chef monteur.