Dans quelques semaines, Casier[s] sera de sortie. Ce 4e numéro dévoile une bande dessinée brestoise en grande forme. Et à l'ouest !
La couverture donne le ton : deux surfers, à la peau que l'on devine bronzée et pétrie par le sel. Le pont de l'Iroise. Une américaine classique à une station service que l'on imaginerait volontiers le long de la route 66.
La West Coast débarque à Brest dans ce quatrième numéro de Casier[s]. Mais n'allez surtout pas croire que les autrices et auteurs de la revue brestoise de bande dessinée se sont éloignés des côtes finistériennes pour raconter leurs histoires. Pas besoin. Car, comme le dit le rédacteur en chef de Casier[s], Janfi Demolder, "ici, c'est aussi la West Coast. Avec ce thème, ajoute-t-il, l'idée est de casser les clichés que les gens ont de Brest, en particulier quand ils n'y habitent pas. L'image d'une ville grise, éloignée de tout". Casier[s] se la joue donc Ouest-même. Et le résultat est plutôt savoureux.
Alors, certes, de prime abord, la thématique de ce numéro 4 semblait quelque peu déroutante. Mais les scénaristes et dessinateurs se sont vite appropriés l'objet. "Les récits sont très variés, note Janfi Demolder. Certains sont intimistes, d'autres plus légers. West Coast a permis de balayer plus large et de sortir de l'angle historique très présent dans les numéros précédents".
On retrouve beaucoup de signatures masculines dans ce nouvel épisode Casier[s], à l'instar de Briac, Gwendal Lemercier, Grapho, Pierre Malma ou encore Nico Cado. Et dans cette liste (non-exhaustive), on y remarque pour la première fois une dessinatrice : Aude Samama pour un duo très esthétique avec Gildas Java. "Cette ouverture à des auteurs qui ne sont pas Brestois, c'est aussi l'esprit qui anime Casier[s]" précise son rédacteur en chef.
Premier scénario
La revue ouvre également ses pages à des scénaristes et dessinateurs dont ce n'est pas le métier. Le comité éditorial, qui regroupe des auteurs professionnels, est là pour accompagner et guider.Casier[s], accélérateur d'inspiration ? En tout cas, la West Coast est un thème qui a donné à Nathalie Cabart l'envie d'écrire son tout premier scénario.
L'histoire se déroule pendant l'été 1936, du côté du Trez Hir, à Plougonvelin. Avec l'avènement des congés payés, un homme découvre la mer. "Mais pas seulement, souligne la scénariste. En arrivant ici, il revient vers ses racines, celles d'un père qu'il ne connait pas".
Nathalie Cabart s'est appuyée sur l'expérience du dessinateur Florent Calvez avec qui elle signe ces 8 pages de récit. Une histoire sans paroles car, dit-elle, "je voulais que tout passe par le visuel, que l'émotion soit transmise plus par les images que par les mots".
Depuis son lancement en 2015, Casier[s] fait désormais partie du paysage culturel brestois.
Le premier numéro de la revue s'est écoulé en trois mois. Bienheureux ceux qui possèdent ce collector ! "En règle générale, rappelle Janfi Demolder, l'effet nouveauté joue beaucoup sur un premier numéro. On s'attendait à une baisse sur les suivants. Mais pas du tout. Le public est là, chaque année en septembre, pour la sortie".
Le quatrième opus de 144 pages sera disponible le 18 septembre. Dans la foulée, les auteurs entameront leurs séries de dédicaces lors des Rencontres brestoises de la BD (les 21 et 22 septembre, aux Capucins).
Tirée à 2500 exemplaires, le prochain numéro de Casier[s] sonne comme un voyage sauvage, poétique, décalé, décapant, rock'n'roll. Brest tout craché en somme.