Le conducteur de la voiture dans laquelle le détenu fiché S de la maison d'arrêt de Brest s'est évadé mercredi 16 mai s'est rendu de lui-même à la police et a été placé en garde à vue, a indiqué le procureur de la République de Brest Jean-Philippe Récappé.
"Il est en garde-à-vue depuis 17H45 ce mercredi, l'heure à laquelle il s'est présenté de lui-même au commissariat", a indiqué Jean-Philippe Récappé. La garde-à-vue de cette homme âgé de 20 ans ne pourra pas excéder 48 heures, a-t-il précisé.
Mercredi matin, un détenu de la maison d'arrêt de Brest, "fiché S" en raison d'une "tendance à la radicalisation", s'est évadé mercredi matin lors d'un transfert médical. C'est le conducteur de la voiture à bord de laquelle l'homme s'est enfuit, qui s'est rendu à la police. Le détenu de 21 ans avait réussi à s'échapper au moment de son arrivée au CHU de Brest. Un véhicule l'attendait à proximité.
Selon le Syndicat national pénitentiaire Force ouvrière, le détenu s'est mis à courir dès sa sortie du véhicule pénitentiaire. Un agent est parvenu "à le plaquer une première fois au sol mais le détenu s'est relevé et a rejoint un véhicule de type Peugeot 306 où au moins deux hommes l'attendaient".
L'escorte de l'administration pénitentiaire qui accompagnait le détenu "était composée de trois personnes, ce qui correspond à un niveau de sécurité important", a précisé la Chancellerie.
Le Breton était en détention provisoire depuis le 13 novembre pour "vol par escalade dans un entrepôt". Sa détention devait se prolonger jusqu'en juillet. Incarcéré à plusieurs reprises à Brest, notamment alors qu'il était encore mineur, l'homme a également été emprisonné à Nantes, selon Thierry Labrot, du syndicat UFAP de Brest.
Tendance à la radicalisation
Cet homme "fait l'objet d'une fiche S parce qu'il a une tendance à la radicalisation et qu'il est suivi pour ça", avait indiqué mercredi à le procureur de la République, précisant qu'il n'avait cependant jamais été condamné pour des faits de terrorisme ou d'apologie du terrorisme.Une source proche de l'enquête a précisé qu'il avait été signalé en raison de sa conversion à l'islam, la pratique rigoriste de sa foi et un changement physique. Cependant, il ne tenait pas de discours rigoriste, ni avant ni pendant sa détention. Des téléphones portables ont été retrouvés dans sa cellule, a indiqué cette même source.
"Tout a été mis en oeuvre pour le retrouver", a assuré jeudi Jean-Philippe Récappé, évoquant des "moyens conséquents".
La ministre de la justice a demandé "sans délai" à l'administration pénitentiaire "toutes les précisions nécessaires pour juger des circonstances de cette évasion", a indiqué la Chancellerie mercredi soir dans un communiqué.