Le 31 octobre 2022 est une date que ce Brestois n'est pas près d'oublier. Elle marque la sortie mondiale de NecroBoy, son premier jeu vidéo. C'est un éditeur japonais qui a assuré son lancement. A bientôt 30 ans, Ulysse est sur un petit nuage. Son rêve de gosse devient réalité.
Il baigne dans l'univers des mangas depuis son enfance. Dans sa chambre d'adulte, les étagères de sa bibliothèque regorgent de livres et de figurines. A bientôt 30 ans, Ulysse Frediere est en train de réaliser son rêve de gosse : NecroBoy, le jeu vidéo qu'il a créé de A à Z, est diffusé, depuis le 31 octobre, partout dans le monde via la plateforme Steam. Et en neuf langues.
Quand il reçoit l'e-mail d'un éditeur de jeux en provenance du Japon, le Brestois n'y croit pas trop. "Sur le moment, j'ai trouvé ça louche, confie-t-il. C'est rare qu'un éditeur prenne contact directement, mais j'ai répondu. Je n'avais rien à perdre". Au contraire, il a même tout gagné. "Ils avaient vu ma démo et, en discutant avec eux, j'ai compris qu'ils étaient accro au projet et qu'ils y croyaient". Pour ce fondu de la culture japonaise, les planètes s'alignent enfin.
Magie noire et nécromancie
Le jeune homme peine à réaliser, parle de "petit miracle". Ses yeux clairs pétillent de joie. Ulysse est un geek heureux ! "Le jeu vidéo est une part importante de ma vie, dit-il. Il y a de l'imaginaire, de l'évasion lorsque l'on joue. Si mon jeu peut procurer ces mêmes sensations aux gens, c'est génial".
NecroBoy verse dans le côté obscur de la magie et fait le récit d'un garçon doué du pouvoir de ramener les morts à la vie. "Ce sont des pouvoirs un peu sombres qui effraient sa famille et le village dans lequel il vit, relate son créateur. Ce petit nécromancien va donc être rejeté et trouver la parade en devenant un seigneur du Mal pour régner sur le monde dans la terreur".
C'est un jeu de puzzle pour tous les âges, volontairement à contre-courant
Ulysse FrediereConcepteur de Necroboy
Ici point de combats. Mais un jeu de puzzle qui consiste à trouver un artéfact dans une crypte. "Pour y parvenir, explique Ulysse, NecroBoy va rendre la vie à des petits minions qui le suivent partout. Il leur donne des ordres comme activer des leviers, ouvrir des portes, pousser des blocs pour progresser et passer d'un niveau à l'autre".
Le graphisme coloré - qui rappelle celui des cartoons - et l'humour décalé viennent contrebalancer la noirceur du héros. "C'est un jeu pour tous les âges, volontairement à contre-courant" qui cultive à dessein l'univers rétro des jeux vidéo des années 90.
Audace
Programmateur de métier, Ulysse a mis deux ans pour concevoir NecroBoy. Dans son appartement brestois, où il se retrouve confiné en 2020 au plus fort de l'épidémie de Covid-19, il croque son personnage sur des carnets, apprend la modélisation et l'animation via des tutos dénichés sur internet.
Autodidacte mais pas néophyte non plus car l'ingénieur en informatique avait auparavant rejoint Montréal où, pendant un an, il a suivi les cours d'une école de game designer. De quoi s'aguerrir pour que son rêve de gamin devienne réalité. "Je me suis toujours dit que je créerais mon propre jeu vidéo, sourit-il. J'y suis arrivé. Etre édité, c'est aussi une reconnaissance de mon travail. Je n'ai pas fait tout ça pour rien".
L'audace d'y croire pour ce passionné qui, à l'âge de 3 ans, s'amusait déjà avec sa première console comme d'autres avec les jeux de construction. Ulysse fourmille d'idées. Et d'envies. Il aimerait travailler pour un studio de création avant de se lancer dans un nouveau projet de jeu vidéo.