Brest : plongée en eau profonde, à la recherche de l'épave de la Cordelière

Une campagne de fouilles vient de démarrer au large de Brest, pour tenter de retrouver un navire mythique, La Cordelière, fleuron de la flotte d'Anne de Bretagne. Le bateau a sombré lors d'une bataille contre les Anglais, en 1512. Matériel high-tech et équipe pluri-disciplinaire sont sur le pont.
 

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L'équipe sur place est pluridisciplinaire, un historien, des archéologues, ingénieurs, hydrographes, roboticiens, géographes et géomorphologues . Et tout ce petit monde est assisté de matériel robotique, de très haute technologie. Leur objectif à tous : retrouver l'épave de la Cordelière, fleuron de la flotte d'Anne de Bretagne, qui a coulé au XVIe siècle au large de Brest, avec celle du Régent, bâtiment anglais, au cours d'un très violent combat naval. Les recherches, démarrées ce lundi, vont durer trois semaines, jusqu'au 13 juillet prochain.
 

Une équipe confiante


L'équipe est particulièrement confiante dans cette campagne qui s'ouvre cette semaine. L'opération a en effet été préparée en amont par de longues recherches documentaires et des analyses d'archives, en particulier pour déterminer la zone de recherche avec précision. Même si les éléments restent très peu nombreux, comme les témoignages de l'époque. A partir du mois de septembre débuteront d'ailleurs l'analyse des archives Outre-Manche, qui apporteront peut-être quelques nouveaux éclairages. L’André-Malraux, navire scientifique du DRASSM (Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines du Ministère de la Culture), concentre ses investigations sur une zone de prospection, de 25 km2, entre la Pointe du Minou et le goulet de Brest.

  

L'interview de Michel Lhour,  directeur du Département de recherches archéologiques sous-marines (DRASSM)

L'interview de Michel Lhour,  directeur du Département de recherches archéologiques sous-marines (DRASSM)

Des instruments de recherches de sédiments, de résidus, d'autres pour détecter les masses métalliques, ou mesurer la propagation des sons... des appareils de haute-technologie sont réunis pour cette campagne, comme un sondeur de grands fonds, un robot thermographe, ou un magnéto-mètre. Les chercheurs, scientifiques et archéologues ont mis toutes les chances de leur côté pour retrouver ce patrimoine englouti.
 
 

Retour sur un combat fatal

Depuis plus de cinq siècles maintenant, la Cordelière cache son secret, entraînée peut-être à jamais par le fond, le 10 août 1512, avec son exécuteur, Le Régent, un mastodonte anglais. A l'époque, en ce début de XVIe siècle, la Flotte du Royaume de France de Louis XII, est allié au Duché de Bretagne, encore fermement indépendant. Ils font face aux assauts fréquents de l'armada d'Henri VIII d'Angleterre, sur la pointe bretonne.

Lors de cette bataille fatale, La Cordelière, la propre nef ducale d'Anne de Bretagne, un navire de 600 tonneaux, avec 200 canons et 1000 hommes à son bord, est chargée de protéger la rade de Brest. La Cordelière met en déroute deux navires anglais avant d'affronter le Régent, le plus gros d'entre eux. Abordage, corps à corps, le combat est terrible, jusqu'à ce que les deux navires explosent. Ils vont couler très rapidement, emportant 2 000 âmes.
 

Le récit de Bruno Van Wassenhove et Alexis Guédes

 

Déjà des campagne de fouilles sous-marines

Pour retrouver ces très fameuses épaves de La Cordelière et du Régent, plusieurs campagnes archéologiques ont déjà été menées en 1997 puis en 2001. Le Langoz, navire de recherche a sillonné les abords de l'anse de Bertheaume. Mais les fonds marins sont encombrés, de déchets ferreux, de câbles sous-marins, et s'il a bien été retrouvé quelques objets, les deux épaves, sont jusqu'alors, toujours restées introuvables. Il semble que l'erreur portait sur la zone de prospection. Cette nouvelle campagne de recherche permettra peut-être de lever enfin le mystère. 

Le site dédié pour suivre l'avancée des recherches.


 
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