Depuis deux mois, Défis emploi a lancé Adventus, un programme qui aide les réfugiés à trouver un emploi.
Derrière sa table de couture, installée face à la Rue de la Porte à Brest (Finistère), Deliar Bero entame sa nouvelle vie. Arrivé en France il y a presque trois ans, ce Syrien de 23 ans vient de lancer son activité de retouches de couture. "Mon père est un couturier connu en Syrie", explique le jeune homme. "Quand j'étais étudiant, pendant les vacances, je travaillais avec lui. Quand j'ai quitté la Syrie, j'ai fait plusieurs années dans une usine en Turquie, puis je suis arrivé en France où j'ai monté mon projet et mon entreprise."
Mais entre la barrière de la langue, les papiers administratifs à remplir et les différences culturelles, créer son entreprise n'est pas aussi simple que cela... À Brest, Deliar a été épaulé dans son projet par Défis emploi, une association d'aide au retour à l'emploi, via son programme Citélab. Depuis huit ans, ce dernier vient en aide aux entrepreneurs issus des quartiers prioritaires, sans distinction d'origines.
Mettre en contact l'offre et la demande
C'est ainsi Citélab qui a mis en relation Deliar avec Gwenn Suarez, la gérante de "Salut les bobines". "Je donne des cours de couture, mais je ne réponds pas à la demande de retouche qui est forte depuis à peu près 3 ans", explique-t-elle. "Dans le quartier, on est à plus de 40% de locaux vides. Et comme le loyer est assez inaccessible pour un jeune entrepreneur, j'ai proposé de l'héberger dans mon atelier."Depuis le 1er avril, Défis emploi a aussi lancé un autre programme, destiné uniquement aux personnes réfugiées : Adventus. Objectif : travailler le terrain avec une approche interventionniste pour les aider à décrocher un emploi. "Demain matin, je vais dans une serre de fraises avec un Erythréen pour rencontrer l'employeur. Il a un poste à pourvoir avec un démarrage sans doute dès lundi prochain", explique Arnaud Le Menn, chargé de projet Adventus. "On a des personnes extrêmement motivées et très demandeuses d'intégration." En deux mois et demi d'existence, une vingtaine de réfugiés a déjà sollicité les deux chargés de projet Adventus.