Brest : une lettre pour raconter dix heures de calvaire aux urgences de l'hôpital

Sa lettre sur facebook a été partagée plus de 17 000 fois et vues par plus de 92 500 personnes. Une Brestoise lance une alerte quant aux moyens de l'hôpital public la Cavale Blanche en relatant par le détail, le calvaire qu'elle a vécu aux Urgences, avec sa tante atteinte d'un cancer.

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Son message sur Facebook a trouvé un écho très large, il est relayé des milliers de fois. Le malaise de l'hôpital, est un sujet qui touche les gens et vécu par nombre de malades, d'autant qu'un patient de 89 ans est décédé récemment sur un brancard dans ce même hôpital.

Ce jour-là, le mardi 16 février, en pleine semaine dans l'après-midi, à 16h15, Vanessa Douguet, accompagne sa tante, atteinte d'un cancer, aux Urgences de l'hôpital La Cavale Blanche à Brest. Une patiente de 65 ans, déjà hospitalisée dans cet établissement, même si elle est plus régulièrement suivie à l'hôpital Morvan.
Avant d'être hospitalisée, et alors que son état se dégrade, elle va devoir patienter 10 heures au total, dont 2h dans le couloir envahi tout du long par des brancards.

La nièce raconte le calvaire, mais tient à rappeler que sa démarche ne vise en aucun cas le personnel de l'hôpital, bien souvent maltraité par les patients, alors qu'il essaie de faire de son mieux et n'a bien souvent pas les moyens de répondre correctement à leurs besoins. Un courrier qui pointe surtout, insiste Vanessa, les dysfonctionnements du service et le manque de moyens de l'hôpital public.

Beaucoup de commentaires bien évidemment sur Facebook, en voici quelques uns : 







 

 


 

La lettre de Vanessa Douguet, adressée au responsable des urgences et à la direction de l'hôpital de la Cavale Blanche à Brest
Le vendredi 26 février 2016

     Madame, Monsieur,   
  
    Par la présente je viens vous exprimez mon mécontentement quand à la prise en charge de vos patients aux urgences. En effet le 16 février dernier j’ai dû conduire ma tante, atteinte d’un cancer, dans vos services pour une prise en charge. Nous y sommes arrivées à 16h15. Ma tante souffrait beaucoup des suites de son intervention mais également de la pathologie qui nous avait amenée à consulter.  Après une attente de deux heures sur un brancard dans le couloir, à vomir et à se plaindre de douleurs et malgré notre insistance auprès du personnel, rien n’a été proposé pour tenter de la soulager. Pendant cette attente nous avons assisté impuissantes à des scènes que je qualifierais d’inadmissibles. Des personnes âgées qui appellent à l’aide car la douleur est à la limite du supportable, d’autres qui vomissent du sang à même le sol sans qu’on leur prête la moindre attention, bref la liste de ces images immondes est malheureusement bien longue. Au bout de deux heures, nous sommes enfin installées dans un box, nous pensons alors naïvement que le « calvaire » est bientôt terminé.

Je suis loin d’imaginer qu'en fait ça n’est que le début. Bien que le personnel soit gentil, il manque, cependant parfois, de délicatesse sur les propos tenus. Pouvons-nous cependant les blâmer, quand on voit le manque de personnel évident ? Comment pouvez-vous accepter de faire une publicité, qui vante les mérites d’un service de qualité et de rapidité alors qu’en fait, ça n’est que manque de respect du patient, qualité des soins plus que limite et une dignité du malade inexistante.
Après les deux heures de patience dans le couloir nous avons eu la « chance » d’en passer huit dans le box pour une simple prise de sang, une radio et enfin être conduits en chambre car l’état de ma tante à LARGEMENT eu le temps de se dégrader lors de ces nombreuses heures d’attente. 

Pourquoi accepter d’ouvrir un service des urgences à 17 millions d’euros, à multiplier la surface de travail par 3 ou 4 et ne pas y mettre le personnel, oh combien indispensable, pour assurer la sécurité des patients.  
C’est avec une immense tristesse mais sans aucune surprise que je viens d’apprendre le décès d’un patient dans le couloir sur un brancard.
Comment en 2016 pouvons-nous, ou en tout cas vous, permettre de laisser faire de telles choses. J’ai bien peur que si rien n’est fait rapidement, d’autres cas suivront. Les gens feront le choix de partir avant d’être vu par un médecin parfois au péril de leur vie.      
J’ai été à deux doigts de déposer une plainte auprès des services de police pour non assistance à personne en danger. Car c’est bien de cela dont il s’agit. Cette lettre est un réel appel aux secours, car demain je peux avoir un soucis moi ou ma famille et je ne me sentirai sûrement pas en sécurité dans vos services. En résumé, 10 heures dans vos services c’est juste inqualifiable.      
Je vous souhaiterais bien une bonne réception et une bonne lecture de ce courrier mais j’ai bien peur qu’il ne s’agisse-là que d’un coup d’épée dans l’eau, et je n’ai même aucune certitude que quelqu’un prendra la peine de me lire, dans le doute je vais en adresser une copie au ministère de la Santé et je me ferai un plaisir de le faire circuler sur les réseaux sociaux pour que tout le monde sache que la situation et inquiétante.
Pour finir je voudrais surtout qu’on comprenne que je n’en veux pas du tout au personnel hospitalier soignant qui au contraire ce bat pour avoir de meilleures conditions de travail et qui fait avec le peu de moyens qu’on lui donne, je blâme juste l’administration et l’Etat français de laisser les choses en arriver à ce point. 

     Cordialement  
                                                                                           
Vanessa DOUGUET
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