"Avec ces attaques, on tombe de haut", l'extrême droite soupçonnée de projeter des excréments sur une école

Des excréments ont été projetés sur des jeux pour enfant et sur les différents accès d'une école primaire de Brest dans le Finistère. Trois attaques ont eu lieu. Les parents d'élèves et le corps enseignant soupçonnent l'extrême droite d'en être responsable à cause d'un menu halal proposé à la kermesse de l'école.

"On est en colère." Stéphanie Bessam est la maman d'un élève de l'école Paul-Dukas du quartier de Kéréder à Brest. En un mois, l'école primaire a été attaquée par un ou plusieurs individus qui ont projeté des excréments sur les accès et les jeux pour enfants avant de s'attaquer à une fenêtre qu'ils ont essayé de briser. "S'attaquer à une école ce n'est pas anodin."

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"Islamisation des écoles"

La première attaque a lieu le 1er mai. La veille un post Facebook du groupe d'extrême droite Parents Vigilants met en avant l'école primaire de Brest dans une vidéo dénonçant "l’islamisation des écoles" par des associations de parents d'élèves qui "profiteraient" des kermesses "pour imposer des menus halals partout en France".

15 jours plus tard, la kermesse de l'école devait avoir lieu et au menu des saucisses halals étaient proposées. "On a eu peur pour notre kermesse, explique Stéphanie Bessam. On ne comprend pas. On aurait voulu islamiser mais on voulait juste attirer toutes les familles du quartier. Tout le monde peut manger halal et on a une majorité de familles musulmanes. On vit dans des HLM, des appartements où on ne peut pas faire de barbecues. On a juste voulu faire un barbecue géant dans l'école."

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Pour les parents d'élèves et les enseignants, c'est l'extrême droite qui est derrière les attaques. "Ce n'est pas une coïncidence", veut croire la mère d'élève. "Il n'y a pas eu de revendications mais il y a une concomitance des faits, ajoute Marie Dagnaud, Secrétaire régionale CGT d'Educ'action. Les deux autres attaques ont eu lieu les 7 et 8 juillet, au moment du second tour des élections législatives." L'école servait alors de bureau de vote.

"On a une maman musulmane qui a eu peur."

Lors des trois attaques, les agents techniques de la mairie ont pu nettoyer l'école avant l'arrivée des enfants ou des votants. "Les élèves ont été préservés," souffle Stéphanie Bessam. Mais le mal est fait et la kermesse a été touchée : "On a une maman musulmane qui a eu peur. Elle n'est pas venue. C'est peut-être juste un déséquilibré, pas forcément de l'extrême droite. Mais on espère que ça s'arrête là."

La kermesse a quand même eu lieu et tout s'est bien déroulé malgré une certaine inquiétude.

Un acte raciste et lâche

"C'est un acte raciste et lâche, explique Denise le Boulanger, la déléguée départementale de l'éducation nationale dans le Finistère. Prendre des enfants pour cible c'est inadmissible. Tout le monde est remonté contre cette prise d'otage des élèves, des parents et de l'équipe enseignante." 

Cette dernière a été AESH dans cette même école pendant 12 ans. "L'ambiance est parfois un peu délicate dans le quartier mais l'équipe enseignante a toujours fait en sorte que l'école soit un cocon. Les enfants sont dans un bien-être et une sécurité absolue. Avec ces attaques, on tombe de haut."

"Pour les élèves de l'école et leurs parents c'est choquant, abonde Marie Dagnaud. L'école est un endroit sécurisant normalement. On espère que les vacances vont apaiser la situation." Des plaintes ont été déposées par la mairie de Brest et par le directeur de l'école.

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