À Saint-Brieuc, le procureur de la République a ouvert une information judiciaire après des posts haineux d'une candidate Rassemblement National aux Législatives. La Ligue des Droits de l'Homme, qui avait porté plainte, salue cette décision.
Dans les Côtes-d’Armor, le procureur de la République a ouvert une information judiciaire pour provocation publique à la haine ou à la violence, ou encore injure publique, après des posts sur les réseaux sociaux de Françoise Billaud, candidate du Rassemblement National aux Législatives.
C’est le journal Libération qui à la veille des élections, comme il l’avait fait pour d’autres candidats RN, avait rendu publiques ces publications, messages à caractère raciste, homophobe, complotiste ou célébrant la mémoire du Maréchal Pétain.
Provocation publique à la haine ou la violence
Pour se faire adresser ces publications, que la candidate avait retirées de son compte Facebook, le parquet de Saint-Brieuc avait alors sollicité le commandant de Groupement de gendarmerie des Côtes-d’Armor.
Après avoir procédé à leur analyse au regard des infractions prévues par la loi, le procureur a donc ouvert une information judiciaire des chefs de délits de :
- provocation publique et directe, non suivi d’effet, à commettre un crime ou un délit,
- provocation publique à la haine ou à la violence, en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre
- injure publique, en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre
- injure publique en raison de l’origine, la nation, la grâce ou la religion.
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Pour la Ligue des Droits de l'homme, "surtout ne pas banaliser ce genre de propos"
La Ligue des Droits de l’homme, qui avait porté plainte, salue la décision du procureur.
"Il ne faut surtout pas banaliser ce genre de propos", explique Benoît Montagné, le président de la section briochine de la LDH. Ils sont publiés sur les réseaux sociaux, auxquels tout le monde a accès, et notamment les plus jeunes".
"On s’en prend à la couleur de la peau, l’orientation sexuelle. Là, ce sont des mots, mais la prochaine étape, ce sera quoi ? Et venant de la part de candidats amenés, s'ils sont élus, à voter nos lois, c’est inadmissible. Elle avait dit que c’était de l’humour ! Ce n’est pas de l’humour, c’est de l’incitation à la haine. Et je suis heureux que le procureur prenne le dossier en main. Pour que cela cesse."
L’enquête va désormais se poursuivre sous l’autorité du magistrat instructeur, "afin de permettre la manifestation de la vérité", indique le Procureur de la République, en soulignant que "la lutte contre les infractions commises pour un mobile haineux, est une priorité de politique pénal du parquet de Saint-Brieuc.
Malgré la révélation des contenus de sa page Facebook, la candidate RN s’était qualifiée pour le second tour des législatives et elle avait rassemblé près de 27% des suffrages dans la première circonscription des Côtes-d'Armor.