Malgré son geste généreux qu'elle ne regrette pas, Catherine, famille d'accueil depuis six mois de deux réfugiées ukrainiennes et d'une petite fille, est épuisée. Les démarches sont quotidiennes pour les aider et contrairement à ce qui avait été promis, elle se retrouve seule et sans aide pour faire face. Rencontre au Conquet, près de Brest.
Catherine habite au Conquet dans le Finistère. Citoyenne, elle a été sensible au sort des réfugiés ukrainiens et a répondu à l'appel à la solidarité. Depuis six mois, elle accueille deux femmes qui ont fuit la guerre : Svetlana , sa fille Irina et Lydia mais aujourd'hui, elle se sent abandonnée car elle ne reçoit aucun secours du côté des administrations pour gérer un quotidien complexe, face aux procédures et aux démarches que doivent réaliser ses protégées.
J'enchaîne des papiers, des papiers... des rendez-vous, l'inscription d'Irina à l'école, les devoirs, les rendez-vous médicaux avec les mamans et en plus, à la préfecture, on ne nous aide pas.
Catherine
Cet accompagnement personnalisé demande de l'énergie et du temps. "On pensait être épaulés par les administrations pour tout ce qui est papier et questions en rapport avec leur venue sur le territoire français . En fait, depuis que j'ai accueilli Svetlana et Lydia , personne ne les a contactées ! Autant vous dire que c'est un parcours du combattant au quotidien pour régler tout les problèmes !" soupire Catherine.
Aujourd'hui, les deux femmes ont quitté le logement de Catherine et ont pu poser leurs bagages dans une maison du centre-ville du Conquet avec la garantie de plus d'autonomie. Irina, la fille de Svetlana est désormais scolarisée en 6eme. Mais cette stabilité est bien précaire.
Nous sommes dans une maison prêtée par des amis de Catherine, nous vivons ici mais la maison doit être détruite dans dix jours et nous ne savons pas encore où nous pourrons aller après.
Svetlana, réfugiée ukrainienne
Pour tenter de retrouver un logement, Catherine se bat donc avec le maire afin de trouver une solution. Svetlana devrait commencer un emploi bientôt. Mais le soutien des associations d'aide aux réfugiés, lui, se fait toujours attendre.