Guerre en Ukraine. Après quatre mois, "on se demande toujours quand on pourra rentrer à la maison"

Le 24 février au petit matin, les chars russes pénétraient en Ukraine. Quatre mois plus tard, la guerre semble s’être enlisée. Un triste anniversaire pour les ukrainiens réfugiés en France et pour les associations qui leur viennent en aide.

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Milena-Kristina et sa famille sont arrivées d’Odessa à la fin du mois d’avril. Elles ont trouvé refuge à Combourg. "Au début, c’était difficile, témoigne la jeune fille, parce qu’on ne parlait pas le français. On a tout quitté, tout laissé, nous sommes parties juste avec un petit sac sans savoir si c’était pour un mois ou deux, ou des années. Nous sommes juste parties en quittant tout. Maintenant, on apprend un peu le français mais on se demande toujours quand on pourra rentrer à la maison. "

Depuis le début de la guerre, 1 069 ukrainiens sont arrivés en Ille-et-Vilaine. Certains vivent dans un des huit centres d’hébergement temporaires du département, d’autres ont été logés par la préfecture dans des appartements, d’autres encore, comme Milena-Kristina et Alissa résident dans des hôtels. 

Une vie au jour le jour

"On vit au jour le jour, explique Alissa, les premiers temps, c’était douloureux et puis, nous nous sommes habitués. Nous nous sommes dit Ok, c’est comme cela que ça va fonctionner ! Et puis les gens sont si gentils et si chaleureux, on se sent comme dans une famille. "

Elle a trouvé du travail dans l’hôtel où elle est logée, elle y fait les chambres. Son fils, Pavlo, est scolarisé au lycée. Il est en seconde. Il regarde internet tous les jours pour suivre ce qui se passe. "J’ai beaucoup de copains qui sont restés à Odessa, dit-il, je veux que ça finisse le plus vite possible mais personne ne sait combien de temps cette guerre va durer. C’est inquiétant. "

Milena-Kristina écoute aussi les informations. "Quand j’entends qu’il y a 300 personnes tuées et 700 personnes blessées par jour, c’est terrible."  L’adolescente a perdu une de ses amies, morte à Boutcha. "Je veux que ça s’arrête, je veux rentrer chez moi."

La solidarité doit continuer

Mélanie Saïm, l’une des co-fondateurs de All Behind Ukraine à Rennes a monté l’association en quelques heures au début du conflit. "On pensait que c’était pour quelques jours. Quatre mois après, nous sommes toujours là, c’est un bien triste anniversaire"

"Les premiers jours, 98% des biens récoltés étaient expédiés en Ukraine, aujourd’hui, 98% de ce que l’on a est distribué aux réfugiés". 

"Les gens ne savent pas ce qui va se passer, tous ont envie de repartir mais pas tant que la situation n’est pas stabilisée. Certains viennent d’apprendre que leur maison a été détruite. Donc quoi faire ? Tout reconstruire ? Ils ont envie de retrouver leurs proches et leur pays mais aussi la peur de ne plus rien avoir, plus de travail, plus de maison et donc plus d’argent, donc c’est compliqué.

Mélanie Saïm a peur de voir la guerre durer encore. "Les réfugiés bénéficient d’une protection temporaire de 6 mois. Elle est renouvelable, mais beaucoup se demandent s’ils repartent ou pas… "


L’association continue de collecter des denrées alimentaires, des produits d’hygiène, des vêtements. Elle commence même à chercher du matériel scolaire pour la rentrée, des sacs, des cahiers, des crayons. Elle a également besoin d’argent. 

"Si on veut continuer à aider les ukrainiens correctement, on doit, encore, compter sur les gens ! " conclut Mélanie. 


 

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