C’est un variant qui a émergé au Royaume-Uni, peu détecté sur le territoire français. Mais 22 cas sont confirmés en Bretagne. Pour l’instant, l’état de santé des personnes contaminées n’est pas inquiétant selon l’Agence Régionale de Santé.
Son nom scientifique : le VOC 20l/484K. Voilà un variant identifié pour la 1ère fois en Grande-Bretagne et il a fait son apparition en France, comme le relève nos confrères du Télégramme [article réservé aux abonnés].
En effet, dans son point épidémiologique du 29 avril, Santé Publique France faisait état de 51 cas d’infection par ce variant détectés en France dont 22 cas en Bretagne. Depuis le début d'avril, une augmentation du nombre de cas confirmés a été observée en Ile-de-France et dans une "zone limitée autour de Brest", dans la Métropole Brestoise.
Ce variant a rejoint la liste des quatre variants qualifiés de préoccupants (VOC pour "Variant of concern" en anglais) comme les variants ayant émergé au Royaume-Uni, au Brésil et en Afrique du Sud.
1ère alerte le 12 avril
La 1ère alerte dans notre région remonte au 12 avril à la suite d’une analyse, par séquençage, "chez deux patients domiciliés dans le Finistère" précise l’Agence Régionale de Santé Bretagne. Une analyse menée par le Centre National de Référence de l’Institut Pasteur.
A ce stade, l’ARS fait état de 4 cas dans un cluster apparu au sein d’une structure d’hébergement collective, tous les autres étant considérés pour le moment comme des cas "sporadiques".
Aucun lien n’est établi pour le moment avec un retour de l’étranger. L’ARS précise que l’état de santé des personnes contaminées par ce variant n’est pas préoccupant pour l’instant, aucune hospitalisation et décès ne sont à déplorer. Les patients sont placés à l’isolement.
"Ce n’est pas un nouveau variant breton"
Ce variant est en quelque sorte un variant du variant anglais généré par une mutation.
"Cette mutation E484K, on la retrouve dans pas mal de variants, dont les brésiliens et sud-africains et donc, elle est présente dans plusieurs pays.", explique Pascal Crépey, épidémiologiste à l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique de Rennes. « Il ne s’agit pas de la requalifier en nouveau variant breton. »
Mais question : quel est l’impact de cette mutation ?
A priori, trop tôt pour le dire. Selon Pascal Crépey, "il faut attendre davantage de données pour évaluer si ce variant génère une perte d’efficacité des vaccins ou non." En l’état, l’Agence Régionale de Santé Bretagne répond que les "investigations sont en cours afin d’identifier la couverture vaccinale des personnes" touchées.
Mais, selon Pascal Crépey, "les études en laboratoire attestent que cette mutation réduit l’efficacité des anticorps des personnes qui ont déjà été infectées."
Les investigations épidémiologiques se poursuivent
Des investigations sont menées autour des 22 cas détectés. Comme à chaque cas positif, il s’agit de remonter la chaîne de contaminations, de voir s’il y a ou non un lien entre les personnes contaminées, d’identifier aussi d’éventuels cas contacts.
Selon l’ARS Bretagne, ce mardi 27 avril, une enquête nationale flash a été réalisée. Objectif : analyser l’ensemble des prélèvements positifs dans le Finistère ce jour-là…Enquête qui doit aussi permettre d’analyser des échantillons de trois autres départements, Morbihan, Côtes d’Armor et Ille-et-Vilaine
De quoi permettre, notamment, d’avoir un meilleur reflet, une meilleure visibilité, de la présence de ce variant dans la région. L’Agence Régionale de Santé qui précise aussi que les actions de dépistage se poursuivent.
Outre les points de dépistage habituels, plusieurs opérations de dépistage sont organisées dans le département du Finistère. Campagne de prévention menée en priorisant, précise la Préfecture, "les secteurs où il y aurait une circulation plus importante du virus."