Clément Méric, 18 ans, originaire de Brest, est décédé ce jeudi après une bagarre avec des skinheads. Manuel Valls a dénoncé "une violence qui porte la marque de l'extrême droite". Des interpellations ont eu lieu dans la journée.
Des rassemblements en Bretagne
En fin d'après-midi, plusieurs rassemblements ont eu lieu un peu partout en France et en Bretagne. Il était prévu à Rennes, Brest et Quimper.
A Rennes, ils sont une centaine de personnes environ.
Clément Méric est décédé (AFP)
— Samuel Laurent (@samuellaurent) 6 juin 2013
Trois nouvelles gardes à vue
Les gardés à vue appartiennent à la mouvance de la droite la plus extrême, plusieurs étant proches du groupuscule des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR)
et du mouvement affilié de la Troisième Voie, a-t-on ajouté. Dans la matinée, le leader des JNR, Serge Ayoub, alias "Batskin", avait réfuté toute implication de
son groupe.
Clément Méric est décédé
Le militant d'extrême gauche Clément Méric, qui était dans un état de "mort cérébrale" après avoir reçu mercredi soir à Paris un coup lors d'une bagarre avec des skinheads, est décédé jeudi selon une source policière.
Toutes nos pensées vont aujourd'hui à la famille de ClémentMéric ...
— Victoire :D (@ViviLaught) 6 juin 2013
La liste des rassemblements
Les appels aux rassemblements se multiplient, à l'appel de plusieurs mouvements comme la Ligue des Droits de l'Homme, le Parti Pirate, auxquels se joingnent des partis politiques.
#clémentméric #appelunitaire dans le #morbihan #rassemblement 17 h devant ss-préfecture de Lorient RT SVP
— Cyril (@concubitonton) 6 juin 2013
Qui est Clément Méric ?
Le jeune homme âgé de 18 ans était arrivé en septembre à Paris. Il avait obtenu un bac S avec mention très bien après avoir passé sa scolarité au lycée de L'Harteloire à Brest. Le jeune homme y était déjà connu pour son engagement à gauche. Lire l'article complet.
Des interpellations
Plusieurs personnes, "dont l'auteur probable" du coup porté mercredi au militant d'extrême gauche Clément Méric, ont été interpellées jeudi, a annoncé à la mi-journée le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Quatre personnes ont été interpellées au total, a ajouté une source policière. Manuel Valls a salué "le travail des enquêteurs du premier district de police judiciaire, de la BRI (ndlr: brigade de recherche et d'intervention, l'antigang) et de la direction des renseignements de la préfecture de police sous l'autorité du procureur de la République".
Le récit du drame
Appel aux rassemblements à Paris et en Bretagne
Les hommages se multiplient. Plusieurs rassemblements sont prévus aujourd'hui dans la région. Dans le Finistère, le parti socialiste soutient l’initiative de la Ligue des droits de l’Homme et appelle l’ensemble de la population à se retrouver ce soir, à 18h30 place de la Liberté, à Brest pour exprimer sa solidarité vis-à-vis de la famille de Clément Méric. Nous y serons en direct.
Une page facebook RIP Clément Méric a été créée.
Le Parti de gauche a demandé "que les forces de police agissent dans les plus brefs délais pour retrouver les responsables de ce crime odieux" et "en demandant la dissolution des groupes d'extrême droite qui multiplient les actes de violence à Paris et à travers le pays depuis plusieurs semaines", une allusion aux manifestations contre le mariage pour tous. Il "appelle tous ceux qui sont bouleversés par ce crime odieux et qui exigent la dissolution des groupes d'extrême droite responsables de la mort de Clément à se retrouver jeudi 6 juin à 18h30 Place Saint-Michel (Métro Saint-Michel)". Les Jeunes du Parti de gauche ont de leur côté annoncé sur leur compte Twitter et leur page Facebook un rassemblement à 12h00 devant Sciences Po Paris (rue Saint-Guillaume, VIIe) "pour rendre hommage à Clément, militant de Solidaires Etudiant-e-s et étudiant en première année" à l'IEP". Un rassemblement à l'initiative de l'Action Antifasciste Paris-Banlieue a lieu également à 17h sur les lieux de l'agression à Paris.
Un appel à rassemblement a été lancé à 17h devant la sous-préfecture de Lorient
Originaire de Brest
Clément Méric était élève en première année à Sciences Po- Paris. Il était "venu de Brest pour faire ses études a-t-on appris dans un communiqué de l'action antifasciste Paris-Banlieue. Le jeune homme était scolarisé l'année dernière au lycée de l'Harteloire où il a obtenu son bac. Selon nos confrères du Télégramme, il "était le fils de deux professeurs retraités de la faculté de droit de Brest. Lesquels ont déménagés à Auch (Gers) il y a un an". Le jeune homme a été violemment agressé hier soir dans une bagarre entre "deux groupes de personnes, très probablement pour des raisons d'ordre politique" dans le quartier de la gare Saint-Lazare a indiqué le ministre de l'Intérieur Manuel Valls. Ce jeune "militant d'extrême gauche a été très violemment frappé par plusieurs skinheads", a-t-il précisé. L'enquête devra déterminer les circonstances exactes de cette bagarre qui serait survenue entre les deux groupes à la sortie d'une vente privée de vêtements. Ce jeune homme de 18 ans a été "transporté à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière" où il était dans la nuit "dans un état désespéré", poursuit le ministre qui "apporte son entier soutien à la famille de la victime".
Une violente agression
Clément Méric, s'est effondré après avoir reçu un coup de poing qui l'a laissé dans un état désespéré mercredi soir. Une femme, témoin direct de la bagarre entre militants d'extrême gauche et skins, a raconté à l'AFP comment le jeune homme avait reçu un coup de poing avant de venir frapper de la tête un poteau. "Je sortais du boulot quand j'ai assisté à la fin de la bagarre. Beaucoup de gens couraient dans tous les sens et alors que les jeunes au crâne rasé semblaient partir, ils sont revenus et soudain un coup de poing est parti et le jeune a valsé contre le poteau", a raconté cette femme qui ne souhaite pas donner son identité. "Les hommes avaient des crânes rasés avec des vestes en cuir et des tatouages dans le cou. Après, je me suis occupée de la victime qui avait du sang sortant de son oreille et du nez", a-t-elle raconté, encore sous le choc.
Les faits se sont produits à l'angle de la rue Joubert et de la rue de Caumartin (IXe arrondissement) dans les artères piétonnes du quartier de la gare Saint-Lazare. Selon Manuel Valls, la rencontre entre les deux groupes semble avoir été fortuite. Mis en cause par le Parti de gauche, le groupuscule néo-nazi des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), qui serait composé d'une poignée de skinheads selon une source policière, a démenti toute implication par la voie de son leader Serge Ayoub, alias "Batskin", figure de la mouvance skin depuis une vingtaine d'années dans un entretien téléphonique avec l'AFP.
A quelques mètres du magasin Citadium de trois étages, spécialisé dans le "sportswear" et très fréquenté par les jeunes, une flaque de sang est encore visible au sol à proximité d'un poteau qui borde la chaussée. A côté de ce magasin avait été organisée mercredi une vente privée notamment de vêtements de la marque Fred Perry et Ben Sherman, marques prisées par les militants d'extrême droite et les groupes de skins. "Quand je suis sortie du travail, il y avait beaucoup d'effervescence, des gens couraient dans tous les sens, un jeune était par terre dans une énorme flaque de sang et les secours venaient d'arriver", a de son côté raconté Mélanie, qui ne souhaite pas donner son nom.
"Plusieurs de ses amis autour pleuraient", explique cette femme qui travaille au Printemps tout proche et est revenue sur les lieux avec une rose blanche. Arrivée peu après les faits, une autre femme explique: "Il y avait énormément de monde. Les gens aux terrasses des cafés ne se sont même pas rendu compte de ce qui se passait. Tout est allé très vite."
Etudiante à Paris, Naema, 22 ans, explique avoir vu "les agresseurs détaler juste après l'agression". "Les skins étaient deux petits groupes. Trois d'un côté, deux de l'autre. Ils
portaient des blousons noirs et ils avaient le crane rasé. L'un d'eux avait le nez en sang. Un autre avait du sang sur les mains", témoigne la jeune femme qui ne veut pas donner son nom. "Quand ils ont vu qu'ils n'étaient pas suivis, ils ont arrêté de courir. Ils se sont serré la main comme on serre la main d'un ami qui vient d'obtenir un diplôme.
Ils étaient essoufflés. Ce qui m'a marqué c'est qu'ils étaient souriants", poursuit Naema. Plus loin "les amis de la victime étaient blancs, livides", dit-elle.
Une enquête
"Manuel Valls souhaite que les investigations, menées par les policiers du 1er district de police judiciaire sous l'autorité du procureur de la République, permettent d'interpeller dans les meilleurs délais les responsables de ces faits intolérables, afin qu'ils répondent de leurs actes devant la justice", selon le texte. L'agression perpétrée vers 18H00 a été annoncée mercredi par le Parti de gauche qui a précisé que la victime a été déclarée dans la soirée "en état de mort cérébrale à l'hôpital (de la Pitié) Salpêtrière".