Décès de trois sauveteurs de la SNSM : le dernier accident tragique avait eu lieu en 1986 à l'Aber Wrac'h

Ce vendredi, trois sauveteurs de la SNSM des Sables d'Olonne ont péri dans le chavirage de leur canot. Un drame qui rappelle la nuit tragique du 7 août 1986 durant laquelle 5 marins de la SNSM de l'Aber Wrac'h perdirent la vie. Des accidents qui rappellent l'engagement de tous ces sauveteurs en mer.


En ce vendredi 7 juin, les réactions se multiplient et les hommages pleuvent après le décès de trois sauveteurs de la SNSM des Sables d'Olonnes. Alors qu'ils étaient en intervention pour secourir un bateau de pêche, leur canot a chaviré.

Au sein de la SNSM, l'émotion est forte, le président de la SNSM évoquant un véritable traumatisme. 
Dans un tweet, la SNSM rappelle que ces trois hommes étaient des bénévoles.
En Bretagne, où l'engagement des sauveteurs est quasi quotidien, la nouvelle de ce drame résonne dans tous les esprits des bénévoles de l'association et peut-être plus particulièrement à Landéda dans le Finistère, à la station SNSM de l'Aber Wrac'h. 
 

La nuit tragique du 7 août 1986

Car c'est dans cette station de sauvetage que c'est déroulé l'un des plus dramatique accident de l'histoire de la SNSM. Dans la nuit du 6 au 7 août 1986, une alerte est donnée par le Cross Corsen, à 1 h 20. Un voilier s'est échoué sur les roches, au large de Portsall. Appelé à la rescousse, le canot Capitaine de Corvette Cogniet, de la station de sauvetage de l'Aber-Wrac'h est déclenché. Entre-temps, des campeurs, alertés par les signaux de détresse du voilier, viennent au-devant des naufragés pour les guider à pied jusqu'à la côte.

Le Cross Corsen informe donc l'équipage de l'Aber-Wrac'h de faire demi-tour. C'est alors, au large des dunes de Sainte-Marguerite, que le Capitaine de Corvette Cogniet se fracasse sur les roches de Kerguen. Jo Oulhen, Patrick Vigouroux, Jean-Joseph Guélennoc, François L'Hostis et Jean Thomas périssent dans le naufrage.
Le drame eu un grand retentissement dans la France entière, qui se rendit compte du périlleux engagement des sauveteurs en mer. L'onde de choc émotionnelle provoqua un grand élan de solidarité qui valut également à la SNSM d'avoir ses premières subventions de l'État. Le président de la République, François Mitterrand, était d'ailleurs venu dans le nord Finistère pour réconforter les familles.

La mort des trois sauveteurs ce vendredi émeut donc tout particulièrement ceux de la station de l'Aber Wrac'h dont son président Jean Louis Le Gall, qui avait connu les marins décédés à l'époque.

"Ce drame met douloureusement sur le devant de la scène, la volonté et l'abnégation des sauveteurs en mer" nous confie-t-il.

"Quand on pense que le canot qui a chaviré ce matin aux Sables est le même que celui que nous avons ici à Landéda. C'est d'ailleurs celui qui a remplacé le  Capitaine de Corvette Cogniet qui avait fait naufrage en 1986. Notre canot a donc plus de 30 ans. Comme de nombreux bateaux de la SNSM, il faut le changer d'où l'importance des dons et des subventions pour moderniser toute cette flotte viellissante" ajoute-t-il.

Et en parlant de l'accident des Sables d'Olonne, Louis Le Gall nous précise : "Vous savez. On a jamais peur quand on part car on est pris par notre mission. On sait que l'accident peut arriver mais ... on n'y pense pas".
 
La Société nationale de sauvetage en mer (SNSM)
Née en 1967, la SNSM rassemble quelque 8 000 bénévoles du sauvetage en mer formés au secourisme. En 2017, 9 000 personnes ont été secourues par les sauveteurs de la SNSM. C'est la seule organisation agréée dédiée au sauvetage en mer en France. Elle intervient sous la coordination des Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage (CROSS). Un numéro d'alerte, le 196, permet de joindre directement les CROSS depuis un téléphone.

La SNSM dispose de 180 vedettes de sauvetage (coque bleue), 41 canots tout temps (coque verte), 32 bateaux semi-rigides, sans compter ses canots pneumatiques et jet-ski.

3.350 sauveteurs embarqués bénévoles interviennent en cas de détresse ou d'incident en mer jusqu'à 20 milles nautiques de la côte à partir des 218 stations de sauvetage de la SNSM (187 permanentes et 31 saisonnières).Chacune des stations permanentes est composée de 10 à 40 bénévoles opérationnels.

Sur les plages, parallèlement aux maîtres-nageurs employés par les mairies pendant la saison estivale, quelque 1 400 nageurs sauveteurs bénévoles de la SNSM interviennent dans les zones de baignade aménagées. 

"Le sauvetage de la vie humaine en mer est obligatoire et gratuit", rappelle l'association, qui fonctionne à 80% grâce aux dons privés, et à laquelle le gouvernement avait annoncé en 2018 un relèvement de ses subventions à six millions d'euros par an de 2018 à 2020.
 
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