José Bové, François Dufour et René Louail, trois anciens porte-paroles de la Confédération paysanne s'expriment au lendemain des offres de reprise du volailler breton Doux. Dans une tribune, ils prônent "une conversion qualitative de l'entreprise vers la production agroécologique des éleveurs".

Deux géants de l'agroalimentaire ont présenté une offre de reprise du groupe volailler breton Doux en difficultés financières : l'agro-industriel ukrainien MHP et le français LDC (poulets de Loué). Le volailler sarthois porte une offre d'un consortium qui promet la reprise de 920 salariés sur les 1 187 que compte l'entreprise.


Une entreprise gavée de subventions

Dans une tribune, trois anciens porte-paroles de la Confédération paysanne José Bové, député européen, François Dufour, conseiller régional de Normandie et René Louail, ex-conseiller régional de Bretagne tiennent à rappeler que "l’histoire de Doux est exemplaire de l’industrialisation agroalimentaire et de la Politique agricole commune qui a subventionné les exportations jusqu’en 2013. L’entreprise encaissait 50 à 60 millions d’euros par an pour exporter des poulets bas de gamme, congelés, vers les pays du Golfe persique". ​Les trois syndicalistes précisent que le volailler breton s'est gavé durant des années de ces subventions tout en trichant, ce qui lui a valu une amende européenne : "Au fil du temps, Doux a capté plus d’un milliard d’euros de subventions. La fin des subventions a révélé le non-sens économique d’une filière basée sur l’exportation à plus de 80%. D’autant que la piètre qualité des volailles a barré tout espoir de satisfaire une clientèle hexagonale ou européenne. Les subventions étant à la tonne exportée, Doux trichait sur le poids en alourdissant les poulets congelés avec de l’eau. D’où l’amende européenne".

Les signataires de cette tribune posent la question suivante : "Faut-il effacer  la dette de cotisations sociales ? Faut-il passer l’éponge sur l’amende européenne et la faire payer au contribuable? Faut-il donner de l’argent public sans conditions sociales et environnementales ? Non !"

S'orienter vers le bio

Pour eux, il faudrait plutôt "mobiliser cet argent pour soutenir une conversion qualitative de l’entreprise vers la production agroécologique des éleveurs, avec le maintien de tous, de tous les sites de productions et de tous les salariés." Ils estiment que "la Bretagne a besoin de donner une autre image positive du développement de ses filières" et qu' "il y a de la place pour une production bio par les 424 éleveurs sous contrat avec Doux et pour les 1239 employés dans les abattoirs et usines de transformation"

Ces derniers concluent en appelant à du "courage et une vision politique de l'avenir" passant par "une reconfiguration d’une filière obsolète."

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