Deux offres de reprise du volailler Doux ont été déposées mercredi. L'offre du consortium autour du groupe français LDC a pour l'instant la préférence des représentants syndicaux, face à celle de l'Ukrainien MHP.
C'est en avril que le tribunal de commerce de Rennes devra se prononcer sur les deux scénarios de relance de Doux.
L'offre du consortium LDC plus complète
Les deux offres ont pour point commun de proposer la modernisation du site de Châteaulin avec la construction d'ici deux ans d'une nouvelle usine. MHP y garderait 285 postes dans l'immédiat et embaucherait 430 personnes supplémentaires dans les deux ans, soit de l'emploi pour 715 personnes à terme.Le montage proposé par le consortium est plus complexe. Le Sarthois LDC et le groupe Al Munajem investiraient tous les deux sur le site, et à terme proposerait à Châteaulin près de 600 postes. Moins que l'Ukrainien sauf que l'offre du Consortium ne s'arrête pas là et propose un plan de reprise plus globale avec des solutions pour chaque site du groupe Doux et des assurances de débouchés pour les filières volaillères locales. Soit en tout 920 emplois repris sur les 1 187 que compte aujourd'hui le volailler breton.
Préférence syndicale pour l'offre LDC
L'offre portée par LDC, est celle qui trouve le plus d'écho favorable auprès des représentants des salariés à l'issue de la présentation faite en comité d'entreprise ce jeudi matin.
Entre hier où on nous dit qu'il n'y a que 285 salariés repris et aujourd'hui où on nous annonce que 920 salariés seront repris avec des offres de reclassement, on est un peu soulagé. Maintenant il faut qu'on arrive à trouver des solutions pour chaque salarié.
Pour Nadine Hourmant, déléguée syndicale centrale FO groupe Doux, la proposition de MHP est uniquement tactique. Accepter l'offre du groupe Ukrainien, c'était "vendre son âme au diable." Et d'ajouter qu'elle "les a traités de voyous", considérant que MHP "voulait juste récupérer la marque Doux et délocaliser la production bretonne en Ukraine et pratiquer du dumping social."
"Ces offres apparaissent sérieuses et de nature à apporter des solutions de reprise crédibles", a estimé le gouvernement dans un communiqué. La région Bretagne a rappelé de son côté prête à accompagner un projet de reprise avec un soutien pouvant aller jusqu'à 15 millions d'euros.
Si le gouvernement n'affiche officiellement sa préférence pour aucune des deux offres, les dirigeants du groupe LDC, emblème du poulet de qualité à la française, doivent recevoir vendredi la visite du ministre de l'Agriculture Stéphane Travert, qui se déplacera dans la Sarthe.
Le tribunal de commerce de Rennes doit se prononcer début avril.