EN IMAGES. "On a plusieurs fois dépassé les 40 noeuds" : reportage à bord d'un des maxi-trimarans de l'Arkea Ultim Challenge

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Sur la route entre la Trinité-sur-Mer et Brest, l'Actual Ultim 3 a dépassé vendredi 29 décembre, les 42 noeuds de vitesse dans le Raz de Sein.
Vendredi 29 décembre, l'Actual Ultim 3 est parti de la Trinité-sur-Mer pour rejoindre Brest et le village de l'Arkea Ultim Challenge. L'occasion de pointes de vitesse dans le Raz de Sein à plus de 42 nœuds. ©A. Conanec et S. Soviller / France 3 Bretagne. Montage : L. Tafforeau.

Série de pointes de vitesse, vendredi dans le Raz de Sein. Lors de leurs convoyages vers Brest pour l'ouverture du village de l'Arkea Ultim Challenge, les Ultims, ces trimarans de 32 mètres de long, ont affolé les compteurs et aisément dépassé les 40 noeuds de vitesse (74 km/h). Sensations fortes garanties. Ambiance à bord de l'Actual Ultim 3 d'Anthony Marchand.

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Ce n'était pas le but de cette ultime sortie, mais tous l'ont avoué à l'arrivée : les compteurs des Ultims, vendredi, se sont affolés. 

Les cinq trimarans (sans compter le multicoque SVR Lazartigue que Tom Laperche tente toujours de réparer) étaient attendus en terre brestoise dans l'après-midi du 29 décembre pour l'ouverture du village de l'Arkea Ultim Challenge.

Venant de Bretagne Sud, le Raz de Sein était sur leur route. Un passage propice à quelques derniers réglages et pointes de vitesse.

Jusqu'à 45 noeuds dans le Raz de Sein

Une fois la Pointe du Raz doublée, Charles Caudrelier, le skipper du maxi-trimaran Edmond de Rothschild a reconnu avoir "lâché les chevaux" sur la route vers le Goulet de Brest. Son multicoque a plané à 45 noeuds. Pour ceux qui ne naviguent pas tous les jours, cela correspond à 83 km/h. Une vitesse vertigineuse pour un bateau.

"Soudain, raconte le journaliste de l'AFP qui était à bord, le bateau fait des embardées et décélère brutalement. En quelques secondes, l'élégant voilier jaune, blanc et bleu a perdu un tiers de sa vitesse car un safran -partie immergée du gouvernail- a subitement "décroché" de l'eau, lui explique Charles Caudrelier. Perché sur son foil -un des appendices qui permettent à son flotteur de décoller et au trimaran de voler- le bateau est retombé dans l'eau puis, maîtrisé par son barreur, est reparti aussi sec.

La sortie de route, c'est le risque, un peu comme les pneus qui glissent pour une voiture.

Charles Caudrelier, skipper du Maxi Edmond de Rothschild (Gitana 17)

Même son de cloche du côté de Sodebo, dont le skipper historique Thomas Coville a glissé ces quelques mots lors de l'interview accordée une fois son bateau collé aux pontons brestois : "On s'est fait plaisir en allant un peu trop vite. C'était pas le projet, mais on s'est fait plaisir..." 

Un plaisir, auquel une de nos équipes a pu directement goûter puisqu'Arthur Conanec et Stéphane Soviller étaient eux à bord, ce jour-là, de l'Actual Ultim 3 d'Anthony Marchand.

"Le bateau ne fait que d'accélérer !"

Partis de la Trinité-sur-Mer à 9 heures du matin ce vendredi, les conditions météorologiques s'annonçaient musclées : 25 noeuds de vent avec des rafales à 35 noeuds, quatre mètres de mer au large des Glénans... 

A bord du maxi-trimaran, ils sont six : Anthony Marchand le skipper, et cinq membres d'équipage dont Yves Le Blevec, celui qui lui a passé la main. "Chacun a ses rôles, chacun vérifie ses dossiers… C’est important d’être nombreux, note le skipper qui sera bientôt seul à bord de cet Ultim. En attendant il savoure la compagnie : "Cette dernière navigation à plusieurs, c’est une belle récompense pour eux qui ont travaillé de façon intense depuis le retour de la Transat Jacques Vabre."

Avec un mois de chantier intensif, le bateau a assez peu navigué, la remise en route est précieuse et les conditions propices : 

Il y a du vent, de bonnes risées. C’est intéressant de tester encore une fois le bateau dans ces conditions-là. C’est souvent dans du vent et quand il y a de la mer que les petites choses cassent.

Anthony Marchand, skipper d'Actual Ultim 3

"Pour l’instant tout va bien. On est hyper content du travail effectué en amont" souligne le skipper alors que le bateau s'éloigne du Morbihan.

C'est en remontant vers Brest, une fois le Raz de Sein passé que le compteur va s'affoler : jusqu'à 42 noeuds ! "On était à une allure propice à de hautes vitesses, décortique Anthony Marchand. On avait 20 nœuds de vent mais aussi on était au portant, assez lofé et avec la mer hyper plate... et le bateau il ne s’arrête jamais ! Il ne fait que d’accélérer !... 

Ce sont vraiment des bateaux fabuleux pour ça : de véritables "machines à fabriquer le vent", comme on dit.

Anthony Marchand, skipper d'Actual Ultim 3 à propos des pointes de vitesse

Record possible en solitaire ?

Le fait d'être six à bord ce vendredi a aussi clairement aidé. "On était un peu tous aux écoutes... Je pense que tout seul on peut atteindre des vitesses similaires mais de manières différentes : seul, on est plus sécu, plus safe, on attaque peut-être un peu moins et c’est pas plus mal parce que le but, c’est de faire un tour du monde, pas un record dans la rade de Brest ! On peut vraiment avoir des vitesses bien plus élevées mais c’est pas forcément le but recherché."

Le record de vitesse en solitaire autour du monde est actuellement toujours détenu par François Gabart qui a mis 42 jours à faire le tour du globe en multicoque, en 2017.

Cette fois, les six skippers solitaires seront en course, ils chercheront déjà à ne pas casser leurs bateaux : "On veut vraiment une vitesse moyenne, et que le bateau soit facile, qu'il ne force pas."

Seuls sur des bateaux de 32 mètres de long, les skippers seront bien plus "limités" dans leurs efforts. Tout demande beaucoup plus de temps quand on est seul sur ces bateaux géants : 

En solitaire, les manœuvres sont plus longues, on peut faire moins de virement de bord, moins d’empannages d’affilée. C’est très physique, très laborieux, très ingrat et à chaque manœuvre on peut casser le matériel...

Anthony Marchand, skipper d'Actual Ultim 3

Le skipper a dix ans de Solitaire du Figaro à son actif. Pour la première fois il sera bientôt seul, à bord d'un énorme multicoque. Il devra composer, toujours chercher une sorte d'équilibre : "Là, il y a un curseur à poser. Il faudra sans cesse choisir entre faire beaucoup de manœuvres ce qui nous fatiguera énormément, ou bien garder de la lucidité et en faire un peu moins…"

L'art et la manière de ménager sa monture. "Il faudra peut-être perdre un peu sur la trajectoire optimale, et préférer être toujours frais, à 100% pour la suite de la navigation."

Pas sûr en somme que le record de François Gabart soit battu dans le cadre de cette course autour du monde. Le défi est ailleurs. Il passe par la maîtrise de ces énormes "Formule 1 des mers" qui ne demandent -on a pu le tester- qu'à avancer.

Avec l'AFP, Arthur Conanec et Stéphane Soviller.

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