À moins de deux semaines du départ de l'Arkéa Ultim Challenge - Brest 2024, l'Ultim SVR Lazartigue de Tom Laperche n'est toujours pas prêt. Après le retour de la Jacques-Vabre, une fissure a été découverte sur le bras avant tribord. L'équipe s'active pour réparer.
Dans les entrepôts de MerConcept de François Gabart à Concarneau (Finistère), les vacances de Noël ne ressemblent pas à ce qui était prévu. À la fin du mois de novembre, après la Transat Jacques-Vabre, une anomalie a été détectée sur l'Ultime SVR Lazartigue de Tom Laperche. Mais le skipper de 26 ans sera bien au départ de l'Arkéa Ultim Challenge - Brest 2024 le 7 janvier 2024.
Un défaut invisible à l'œil nu
"On sera six bateaux au départ", affirme le skipper, qui reste tout de même engagé dans un contre-la-montre depuis la fin du mois de novembre 2023. Après avoir terminé deuxième de la Transat Jacques-Vabre avec son coéquipier François Gabart, il avait prévu environ un mois de chantier pour remettre son bateau en état.
"On est rentré fin novembre, on savait qu’on avait trois, quatre semaines pour réviser le bateau, être bien dans la finition", souligne-t-il. "Sur tous les domaines qu’on pouvait identifier, on était content de la manière dont on avait préparé ce chantier et la fiabilité qu’on avait obtenue." Mais le trimaran avait en réalité souffert pendant la Jacques-Vabre, des dommages impossibles à l'œil nu et repéré seulement avec une machine à ultrasons.
Les ultrasons ont révélé une fissure, c'est-à-dire "une délamination dans le barreau, l'âme structurelle du bras", explique Cécile Andrieu, directrice département Course au Large chez Mer Concept et Team manager du trimaran SVR-Lazartigue. "Un petit défaut au milieu de la zone structurelle de ce bras avant, la grande poutre qui relie les trois coques du trimaran", ajoute Tom Laperche. "Il a fallu comprendre ce qu’il s’est passé : quelle taille, quelle section, et ce qu’on fait pour réparer. Et plusieurs étapes : du composite, du carbone, du collage, du séchage."
"La course est déjà lancée"
En réalité, l'Arkéa Ultim Challenge - Brest 2024 a déjà commencé. La course reprend le même parcours que le Vendée Globe pour un tour du monde en solitaire. "Il va durer 40 à 50 jours, des hauts et des bas, il va y en avoir. La course est déjà lancée", s'exclame Tom Laperche.
C’est le prix à payer pour être capable de naviguer à des vitesses incroyables sur l’eau, d’avoir des bateaux capables de voler.
Tom LapercheSkipper et participant à l'Arkéa Ultim Challenge - Brest 2024
Selon le Trinitain, ces problèmes techniques sont le prix à payer pour pouvoir innover : "en 50 ans, la vitesse a été multipliée par quatre. Si on prend des compromis de raideur et de légèreté, on arrive à ce que les bateaux volent sur l’eau et que les bateaux progressent énormément de génération en génération."
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Cependant, cet imprévu va aussi alourdir le budget : "Ces bateaux sont des prototypes, le principe de naviguer est de casser quelque chose et de le réparer", rappelle Cécile Andrieu, team manager chez SVR-Lazartigue. "Mais de très gros aléas, comme celui-là, chamboulent le budget."
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Et pour les salariés qui s'activent dans l'atelier, les congés de fin d'année ne ressemblent pas à ce qui était prévu. "Les plannings ont été clairement chamboulés. Chez SVR, on était mobilisés autour du départ, on avait déjà tous en tête qu'on allait travailler pendant les vacances", détaille Cécile Andrieu. "Et l'équipe de la partie construction chez MerConcept était très volontaire, pour travailler le soir, les week-ends et pendant les fêtes."
Le plus important c’est d’être avec le bateau bien réglé su la ligne de départ.
Tom LapercheSkipper "SVR-Lazartigue"
Le temps passé à Brest sera de toute façon très réduit. Pour Tom Laperch, c'est donc une préparation de course différente qui se profile. Mais pas de quoi le décourager : "D’habitude, on a 10 jours à attendre dans la ville de départ. Là, ce sera différent, on aura le bateau à mettre à l’eau. On sera à Brest une journée, deux jours avant ou le jour même du départ."
Lauryane Arzel avec Mathieu Herry.