VOILE. Fibre de lin, fibre de bambou... Des premiers tests menés pour les bateaux de course

Alors que les règles de la course au large évoluent, le laboratoire d'innovation MerConcept, créé en 2006 à Concarneau par François Gabart, et l'Ifremer collaborent pour tester des matériaux capables de réduire l'empreinte environnementale des coques des bateaux. La fibre de lin ou la fibre de bambou pourrait remplacer la fibre de verre et la mousse PVC utilisées traditionnellement.

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Un test sur mer aura bientôt lieu avec un prototype de mini 6,50 issu des recherches du laboratoire d'innovation de MerConcept, la startup finistérienne du recordman du monde en solitaire à la voile François Gabart.

La coque du bateau ne sera plus composée du classique matériau "sandwich" fait de mousse PVC entre deux couches de composite rigide en fibre de verre. Les travaux menés dans le laboratoire sont en effet prometteuses puisque les chercheurs de l'Ifremer ont évalué favorablement la résistance des matériaux alternatifs mis au point.

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Biodurables

Selon l'étude d'impact, ils permettraient un gain de 20 à 25 % d'équivalents CO2. Si la fibre de bambou offre des performances interessantes, la fibre de lin l'emporte. Dans les deux cas, le surpoids généré de la coque est négligeable.

On a eu de bons résultats sur le comportement des fibres naturelles. Cela laisse de l'espoir pour progresser et comprendre comment ces fibres fonctionnent mécaniquement et comment mieux les utiliser dans nos bateaux

Fanny Loos

Ingénieure matériaux MerConcept

La fibre de lin et de bambou, des matériaux biodurables, ont été testés, notamment sur des chocs de type "vagues" avec une énergie qui peut atteindre plusieurs tonnes par mètre carré et des chocs rigides plus locaux sur la structures, en cas de collisions entre bateaux.

Les laboratoires de l'Ifremer ont utilisé leurs moyens d'essais pour ces opérations. Pierre Davies, chercheur et responsable du laboratoire structure et matériaux de l'Ifremer explique : "Nos outils nous permettent de caractériser des matériaux composites sous différents changements et de détecter le seuil d'endommagement et le point de rupture".

Deux types d'essais d'impact ont été réalisés. Le premier avec une "médecine ball" lâchée de différentes hauteurs pour simuler l'impact d'une vague répétée sur une coque.

Le second essai a porté sur la résistance aux collisions en utilisant un impact rigide lâché sur des panneaux.

Nous avons réalisé ces essais sur les deux matériaux biosourcés, fibre de lin et de bambou. Ils sont moins bons que les références sur des matériaux pétro-sourcés mais ils sont au dessus des seuils de qualification nécessaires.

Pierre Davies

Chercheur et responsable du laboratoire structure et matériaux de l'Ifremer

Dans ce domaine, les skippers commencent à se mettre en ordre de course. Lors de la Route du Rhum 2022, à Saint-Malo, Roland Jourdain s'était déjà élancé dans la compétition avec un catamaran en lin, le premier du genre.

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