En panne de sponsor avec le retrait de Macif de la classe Ultim, François Gabart a déjà les yeux tournés vers de nouveaux horizons. Son prochain trimaran est en construction à Concarneau, dans le Finistère. "Les coups durs, ça permet de revenir plus fort" dit-il.

L'homme est plutôt du genre à rebondir. Et pas seulement sur les filets de trampoline d'un trimaran. A peine la page Macif tournée - le groupe a annoncé qu'il mettait fin à dix années de parteneriat - , François Gabart lève le voile sur la construction de son prochain bateau : un Ultim nouvelle génération. 

 

Construction à Concarneau


La coque centrale du trimaran M101 est arrivée à Concarneau sur un camion, en provenance du chantier naval morbihanais Mulitplast. Elle est aujourd'hui bien à l'abri dans ce bâtiment flambant neuf de 3000 m2 où le navigateur a rapatrié sa start-up MerConcept. La petite entreprise de François Gabart était jusque-là installée de l'autre côté de la baie, à Port-la-Forêt, où se trouve le Pôle Finistère Course au large. 
 



On veut aller plus loin dans la notion de vol sur l'eau. Voler plus tôt et plus vite


"C'est un nouveau défi, s'enthousiasme François Gabart. Ça va pas être simple mais on a les atouts pour le relever. On a travaillé pour que l'ergonomie et la philosophie du bateau soient adaptées au vol". Le détenteur du record du Tour du monde en solitaire - bouclé en 42 jours en 2017 - est d'une nature plutôt résiliente. "Les coups durs, dit-il, ça permet de se réinventer et de se reconstruire plus fort".

Ce futur géant des mers aura la même taille que le Macif. Faire mieux mais pas plus grand, c'est la feuille de route de l'équipe MerConcept qui va s'atteler à l'assemblage du trimaran et a aussi planché sur des nouvelles technologies, secrètement gardées. "Ce qu'il y a de fabuleux dans cette révolution par le vol, explique le marin, c'est que l'on cherche à aller plus vite sans forcément augmenter la puissance de nos bateaux. L'idée est de diminuer leur frottement sur l'eau, de limiter notre impact".
A bord, "tout est repensé, pour mieux protéger l'équipage. L'organisation sera différente, on sera plus à même de contrôler encore mieux le bateau".



C'est une ère nouvelle où le progrès et l'innovation doivent avoir plus de sens pour la planète


 

L'environnement, une question centrale dans la réalisation de cet Ultim dont les premiers tests en mer ne débuteront pas avant juin 2021. "Nous devons aller plus loin que simplement vouloir gagner des courses, il faut donner plus de sens à ce que l'on fait. Notre sport est très technique et peut répondre à des problématiques plus globales de société. Notre impact environnemental quand nous partons autour du globe n'est pas neutre. A nous de nous réinventer pour le compenser dans le bon sens".

Réinventer... le mot-clef pour ce marathonien du large qui croit dur comme fer à une nouvelle forme de sponsoring sportif tout comme il défend les transferts techniques vers d'autres secteurs maritimes. "Ce que nous développons pour la course au large peut aussi servir au transport des marchandises ou de personnes, en utilisant mieux le vent, par exemple. L'innovation et le progrès doivent permettre de faire évoluer ces bateaux et ainsi limiter les incidences sur l'océan".


Tour du monde en équipage fin 2021


Avec le retrait de Macif de la classe Ultim, François Gabart se retrouve sans sponsor. "Et c'est le champ des possibles qui s'ouvre depuis cette annonce" confie-t-il. Il reçoit des messages de soutien, notamment sur les réseaux sociaux :

 

Il ne cache pas non plus être sollicité depuis 24 heures. "Rien n'est fait. Je suis très optimiste car on a projet qui est techniquement et économiquement bon. Le fait d'avoir un bateau en construction, tout cela se produit dans le bon timing finalement".

Le skipper finistérien entend bien voler autour du monde en équipage fin 2021 avec son trimaran tout juste sorti des hangars de MerConcept. Et entraîner avec lui ceux qui ont soif de pleine mer. 

 

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