La construction de la deuxième ligne de tram ne sera finalement pas perturbée à Brest. Les escargots de Quimper, dont l'habitat se trouvait sur le tracé de la ligne, ont été ramassés pour être déplacés dans un nouvel habitat naturel.
Pour les apercevoir, il faut attendre la nuit et sa fraîcheur. "Ils", ce sont les escargots de Quimper mais aussi les écologues chargés de partir à leur recherche. Sous le pont Robert-Schuman de Brest (Finistère), ils sont quatre à arpenter patiemment le courant pour ramasser le maximum d'escargots de Quimper. Les individus de cette espèce protégée doivent en effet déménager, avant les travaux de la ligne B de tramway. 90 escargots ont été détectés pendant la première sortie.
Une espèce protégée
Les escargots de Quimper sont une espèce protégée, aux caractéristiques bien définies : une coquille brune, plate, avec des taches. "Nous sommes quatre à pouvoir les manipuler", explique Timothée Scherer, écologue de Biotope. Il participe ce soir-là à sa sixième sortie, la dernière programmée pour le moment. Feuilles, bosquets, souches, sont passés au peigne fin. "Notre objectif est d'en ramasser autant qu’il y en a, et qu'il en reste le moins possible après notre passage", détaille-t-il. "En plus, un escargot de Quimper, ce sont les individus de la taille de l'œuf à l'âge adulte. On doit donc fouiller le sol pour repérer les œufs." Et d'autres espèces protégées, comme la salamandre tachetée, qui peut, elle aussi, être ramassée par l'équipe d'écologues.
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Les écologues progressent pas à pas, et fouillent les bosquets avec précaution. Il faut ramasser le maximum d'escargots, même si la destruction de quelques-uns sera inévitable. La première étape pour préserver cette espèce protégée : éviter les travaux sur leur habitat naturel.
C’est presque impossible de dire qu’il n’y aura aucun individu détruit.
Timothée SchererEcologue
Les escargots sont ensuite mis dans des seaux pour rejoindre leur nouvel habitat. "Pour les escargots, qui se déplacent peu, on peut être amené à les déplacer à un autre endroit où ils trouveront de bonnes conditions pour vivre", décrit Timothée Scherer. "Maintenant, on vient réduire les impacts en déplaçant leurs individus. Il y aura une équivalence écologique, parce qu'on fait en sorte que l'espèce retrouve ce qu'elle a perdu."
Leur nouvelle maison se situe seulement 100 mètres plus haut. Près de 300 escargots ont été mis à l'abri avant la période d'hibernation. Pour éviter leur retour sur leur zone de départ, des barrières anti-amphibiens ont été installées et enterrées dans le sol.