Une enquête a été ouverte ce lundi 12 avril suite à l'enlèvement de dix personnes en Haïti. Le père Michel Briand, 67 ans, de la Société des prêtres de Saint-Jacques de Guiclan, près de Landivisiau fait partie des personnes kidnappées. Une rançon d'un million de dollars est exigée.
Une enquête a été ouverte à Paris ce lundi 12 avril pour enlèvement et séquestration en bande organisée après le kidnapping de deux ressortissants français parmi sept religieux catholiques dimanche 11 avril en Haïti, a indiqué le parquet. "L'enquête a été confiée à l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO)," a précisé le parquet de Paris, compétent pour des crimes commis à l'étranger envers des citoyens français.
Des religieux de l'Ouest de la France
Parmi les sept religieux enlevés figurent une religieuse originaire de Mayenne, Agnès Bordeau et Michel Briand, prêtre originaire de Messac en Ille-et-Vilaine. Il appartient à la Société des prêtres de Saint-Jacques de Guiclan, près de Landivisiau dans le Finistère et vit en Haïti depuis plus de trente ans.
Les ravisseurs ont réclamé une rançon d'un million de dollars en échange de la libération du groupe, kidnappé dimanche 12 avril dans la matinée à la Croix-des-Bouquets, près de Port-au-Prince, capitale de ce pays pauvre des Caraïbes en proie à une forte insécurité.
Un gang armé serait à l'origine de l'enlèvement
"Le centre de crise et de soutien du ministère ainsi que notre ambassade en Haïti sont pleinement mobilisés, en relation étroite avec les autorités locales", a indiqué le ministère des Affaires étrangères, confirmant l'enlèvement des deux Français. Les sept religieux, quatre prêtres et une religieuse haïtiens ainsi que les deux Français, se rendaient à l'installation d'un nouveau curé, a expliqué le père Loudger Mazile.
La police soupçonne un gang armé, baptisé "400 Mawozo", actif dans le secteur où l'enlèvement s'est produit, d'en être à l'origine, d'après une source policière.
La Conférence des évêques de France et la Conférence des Religieux et Religieuses de France ont appelé les ravisseurs à "libérer les hommes et les femmes de paix
qu'ils ont enlevés et ne pas ajouter encore de la haine là où se trouvent déjà la pauvreté et l'insécurité".
Le président haïtien se dit conscient des efforts que l'Etat doit faire pour lutter contre les enlèvements
Les enlèvements contre rançon ont connu une recrudescence ces derniers mois à Port-au-Prince comme en province, témoignant de l'emprise grandissante des gangs armés sur le territoire haïtien.
Le président haïtien Jovenel Moïse a promis de ne pas baisser les bras face au fléau des enlèvements en Haïti, au lendemain de cet enlèvement. "Je suis conscient que l'Etat doit faire plus d'efforts dans la bataille contre cette catastrophe que constituent les enlèvements", a reconnu M. Moïse, jurant qu'il fera "tout ce que lui permet la loi pour trouver de bonnes solutions pour résoudre ces problèmes".