Gasoil trop cher. La flotte océanographique française annule des campagnes

Alors que la pandémie avait déjà affecté les ressources budgétaires de la flotte océanographique française, la hausse du prix du gasoil, liée à la guerre en Ukraine, l’a conduite à prendre une décision grave : annuler plusieurs campagnes scientifiques. Une décision qui fait réagir.

La Guerre en Ukraine a des répercussions jusque sur les missions scientifiques françaises. Avec la hausse vertigineuse du prix du gasoil qui en découle, IFREMER (Institut français pour la recherche de l’exploitation de la Mer) a dû prendre la décision d’annuler certaines de ses campagnes.


Une grande mission, Diadem, dans les Antilles, annulée


D’abord, une mission hauturière majeure de l’Ifremer, prévue en novembre et pilotée par l’armement Genavir (filiale à 100% de l’IFREMER) a été annulée pour 2022. Elle s’appelle Diadem et aurait dû être menée aux Antilles, avec l’Atalante.


"Après deux ans de COVID, on avait commencé une belle année de reprise, confie Olivier Lefort, directeur de la FOF (Flotte océanographique française). Et là, on se heurte à l’augmentation générale des coûts, notamment celle du gasoil".

Nous avons une couverture assurantielle carburant qui nous protège. Mais là c’est un tout cumulé, chaque mission coûtant plus cher, qui nous a obligés à éliminer la campagne la plus tardive dans l’année. On travaille malgré tout déjà sur sa reprogrammation en 2023. 

Olivier Lefort, directeur de la FOF (Flotte océanographique française)

Des centaines de milliers d’euros de surcoût

 Compte tenu du volume de la flotte - quatre navires hauturiers, deux navires semi-hauturiers, cinq navires côtiers, l’augmentation du gasoil coûte plusieurs centaines de milliers d’euros à l’IFREMER.

Si la décision a été prise collégialement, en concertation avec le ministère de la Recherche et les scientifiques concernés, elle laisse forcément un goût très amer pour les chercheurs qui comptaient sur cette mission depuis des années.

Des réactions parmi les élus

 La décision crée également des remous dans certains rangs politiques. Jean-Charles Larsonneur, député finistérien de la majorité présidentielle, a qualifié d’ « inacceptable » l’annulation de ces missions pour la science et l’océanographie françaises, et qui assure avoir demandé une rallone de budget aux ministères de tutelle et être reçu à l'Elysée ce vendredi 24 juin.


François Cuillandre, le maire socialiste de Brest, la ville qui abrite le siège de l'IFREMER et a accueilli le one ocean summit en février 2022, veut que l'Etat donne les moyens nécessaires à IFREMER pour effectuer ses missions scientifiques indispensabes aux défis écologiques à venir.

S’adapter pour éviter d’autres annulations

 Il faudra en tous cas s’adapter, car le prix du gasoil n’est probablement pas prêt de baisser, et d’autres missions pourraient être annulées à l’avenir. "On recherche d’ores-et-déjà des solutions. Mais cela concerne le budget de la recherche scientifique dans son ensemble", conclut Olivier Lefort.

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