Les deux ex-conseillers municipaux de Brest, Alain Masson et Jean-Luc Polard, ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire dans l'affaire des indemnités des élus PS de la ville.
Présentés à un juge d'instruction ce mardi 9 février au soir, Alain Masson, qui était aussi premier vice-président de la métropole jusqu'à sa démission en novembre dernier, a été mis en examen pour "abus de confiance", nous a indiqué Jean Philippe Recappé, le procureur de la république de Brest. Jean-Luc Polard a lui été mis en examen pour "complicité d'abus de confiance".
Les deux hommes ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de se rencontrer.
Les deux ex-élus ansi que le maire de Brest, François Cuillandre, avaient été auditionnés ce mardi, sous le régime du placement en garde à vue, toute la journée par la police judiciaire de Brest en charge de l'enquête. Le maire était ressorti ressorti libre dans l'après-midi.
Le parquet de Brest a ouvert une information judiciaire en mars 2018 pour détournement de fonds publics, abus de confiance, complicité et recel suite à l'enquête sur la manière dont les indemnités des élus socialistes de la métropole étaient gérées par l'intermédiaire de l'association "Vivre à Brest".
Un système de redistribution des indemnités au centre de l'enquête
Au coeur des investigation du juge d'instruction, un système, vieux de 30 ans, pour redistribuer les indemnités des élus. La quasi-totalité des élus socialistes de la métropole brestoise versait ses traitements dans un "pot commun". Objectif: "compléter les insuffisantes indemnités versées à certains élus très investis et/ou ayant renoncé à leur activité professionnelle pour exercer leur mandat" , d'après les explications fournies par Alain Masson au Télégramme lors des premières révélations, en mars dernier.En novembre dernier, Alain Masson avait reconnu qu'il touchait une indemnité mensuelle de 3470€, non déclarée au fisc, prélevée sur le pot commun, et en sus de son indemnité d'élu, que lui-même ne versait pas à la cagnotte. Cette indemnité aurait été accordée, sur proposition d’Alain Masson lui-même, par le trésorier Jean-Luc Polard, sans que les autres élus ne le sachent.