La pêche des crabes tourteaux en diminution, les caseyeurs finistériens partent à la casse

Où sont passés les tourteaux ? Les pêcheurs finistériens se désespèrent depuis plusieurs années déjà. Alors que la ressource est bien gérée selon IFREMER, les casiers remontent de moins en moins de crabe.Un changement de physionomie pour les ports du Nord Finistère. Des bateaux vont même partir à la casse.

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 Dans le petit port de Moguériec, sur la commune de Sibiril, on  vit au rythme des mutations de la pêche. .Sur les quais, un caseyeur, le dernier de la flotte. Il part bientôt à la casse, début mars, dans le cadre du plan de sortie de flotte post-Brexit. Un changement de taille pour les habitants.

Jean-Claude, qui promène son chien dans le coin, confie, un peu nostalgique. "Autrefois, il y avait beaucoup plus de bateaux. Pas beaucoup de fileyeurs mais surtout des caseyeurs qui ramenaient du tourteau. Il y en avait une bonne vingtaine, ça y allait !"

Poulpes et  pêcheurs britanniques :deux casse-têtes pour les caseyeurs bretons

À Roscoff, même constat : deux caseyeurs s'apprêtent aussi à partir à la casse. Le rendement n'est plus là. Car depuis cinq ans, le tourteau disparaît des zones de pêche. Dans le golfe de Gascogne, il serait la proie du poulpe qui remonte du Portugal. Dans la Manche, il est très convoité par les pêcheurs britanniques, depuis le Brexit. Une situation inédite. 

Yannick Calvez, Président du Comité départemental des pêches fait le constat : "Dans le Finistère, on avait dix caseyeurs hauturiers qui partaient pour des marées de dix à douze jours. Il y avait sept matelots sur chaque navire."

Roscoff était le premier port de débarque du tourteau en France. C'était ce métier qui a fait vivre le port.

Yannick Calvez

Président du Comité des pêches du Finistère

Renaud Perhirin lui, est patron de l'un des deux derniers caseyeurs du port roscovite. Pour lui, le métier est de moins en moins rentable. À cela se rajoute le coût du gasoil et du matériel qui augmentent. Difficile d'attirer les jeunes.

Quand on sortait en mer, on était sûr d'avoir 15 à 20 tonnes de tourteaux pour une semaine de pêche. Maintenant, c'est divisé par trois, donc ce n'est pas très attractif et c'est compliqué au niveau des salaires.

Renaud Perhirin

Patron-pêcheur de Notre-Dame-de-Kerizinen

Les scientifiques d'Ifremer ont du mal à expliquer cette disparition de l'emblématique tourteau : le réchauffement climatique ou un parasite. Les hypothèses sont nombreuses. Les pêcheurs préfèrent investir dans les fileyeurs. C'est une page qui se tourne.

(Avec Florence Malésieux)

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