Le "Chant de marin" vient d’être officiellement inscrit à l’inventaire du "Patrimoine culturel immatériel" de France. Une reconnaissance pour une pratique populaire toujours bien ancrée. Mais dont il va falloir assurer la transmission.
Après six ans de travail, le "Chant de marin" vient d’être officiellement inscrit à l’inventaire du "Patrimoine culturel immatériel" de France, où il rejoint plus de 530 autres pratiques, physiques, sociales, festives, etc…
Une inscription que l’on doit notamment à l’infatigable Michel Colleu. Le cofondateur de la revue "Chasse-marée" et des "Fêtes maritimes de Douarnenez" s’est attelé à la tâche en 2018, en commençant par contacter un maximum de chanteurs, de groupes, de directeurs de festivals, etc.
Voici le reportage Lauryane Arzel, Valerian Morzadec et Marie Breton pour France 3 Iroise.
Le "chant de marin", avec la Bretagne pour port d’attache
L’idée était d'abord de faire "un état des lieux, un bilan", explique Michel Colleu.
"On a reçu plus de 70 réponses, la moitié en Bretagne historique. Si vous élargissez à la Normandie, la Vendée, on atteint les deux tiers".
Un travail d'inventaire qui a permis de mettre en lumière toutes les diversités du "Chant de marin". Diversité géographique, mais aussi linguistique, "puisqu’on chante "en français, mais aussi en corse, en catalan, en flamand, en breton". Et diversité thématique encore puisque les chants peuvent raconter des métiers très variés, et leur évolution au fil du temps, "de la voile de travail, à la plaisance puisqu'aujourd'hui la mer est devenue avant tout un espace de loisirs".
Le défi de la transmission
Mais au delà du bilan, l’objectif était aussi de "travailler sur la transmission", poursuit Michel Colleu, "parce que c’est désormais le défi".
Si le chant de marin reste une pratique vivante, dynamique, avec toujours beaucoup de nouvelles compositions, et de prestations dans des fêtes ou des festivals, ce sont souvent dit-il "des gens à la retraite qui assurent la cadence, et il faut donc penser à l'avenir".
"C’est vrai qu’on a du mal parfois à trouver des jeunes pour reprendre le flambeau", reconnaît Philippe Cornec, le président du groupe de chants de marins "Mouez Port-Rhu", né en 1992 lors des fêtes maritimes de Brest et de Douarnenez.
"Chez nous dans le groupe, cela va de 58 à 84 ans. Quand un chanteur s’en va, on a besoin de relève, et ce n’est pas toujours facile. C’est un souci qui n’est pas spécifique au chant de marin, c’est le cas aussi pour beaucoup d’associations qui cherchent à renouveler les bénévoles. Mais au fil du temps, comme il y a de moins de moins de bateaux, de marins, certains peuvent penser que s’ils ne sont pas du milieu, ce n’est pas pour eux. C'est dommage. Le monde du "Chant de marin" est très ouvert. Il suffit d’y entrer pour comprendre que c’est à la fois dynamique et festif".
La fiche d'inventaire sur le Chant de marin sera prochainement accessible sur le site du Ministère de la Culture.
GLM avec Lauryane Arzel.