Dix jours après sa victoire historique 2/1 face à Sturm Graz, le Stade Brestois affronte de nouveau un club autrichien mardi 1er octobre pour la 2ᵉ journée de Ligue des Champions. Face Salzburg, les Finistériens de Brendan Chardonnet battus 3/0 à Auxerre vendredi en Ligue 1, vont devoir se remobiliser.
Orphelin de Lilian Brassier, avec qui il formait l'une des meilleures charnières axiales de Ligue 1, le capitaine Brendan Chardonnet symbolise les difficultés défensives actuelles des Brestois qui défieront le RB Salzbourg, mardi 1er octobre, pour la 2ᵉ journée de la Ligue des champions.
Troisième défense la moins hermétique de L1, les Finistériens ont déjà encaissé 13 buts en 6 journées, plus du tiers des 34 concédés l'an dernier, derrière seulement Nice (29) et le Paris SG (33).
Avec aussi plus de tirs subis et davantage d'occasions de but laissées aux adversaires, leur début de saison pour le moins hésitant n'a rien d'inexplicable.
Les regards se portent forcément sur Brendan Chardonnet, fautif sur deux des trois buts auxerrois vendredi et auteur de prestations souvent éloignées de ses standards habituels.
Sur deux matches où Brest n'a pas pris de but, il n'était d'ailleurs même pas sur le terrain lors de celui contre Toulouse (2-0).
Mais l'explication ne saurait être uniquement individuelle, Chardonnet ayant perdu autour de lui plusieurs soutiens de taille.
Ainsi, en laissant partir Brassier cet été, Brest savait qu'il prenait le risque de déstabiliser un rouage essentiel, tant la complémentarité entre la puissance athlétique du néo-Marseillais et la technique doublée d'une très bonne vision du jeu de Chardonnet faisait merveille.
Les Bretons n'ont pas chômé cet été pour essayer de reconstituer un duo efficace, mais ils tâtonnent encore.
Un parcours "difficile à expliquer"
Associé au début de la saison à Julien Le Cardinal, Chardonnet a aussi évolué deux fois aux côtés de Soumaïla Coulibaly, le jeune joueur prêté par Dortmund, et pourrait aussi être associé au gaucher Abdoulaye Ndiaye.
L'édifice brestois est aussi affaibli par deux absences de poids: celle, pour toute la saison, du latéral gauche Bradley Locko, et celle de Pierre Lees-Melou, juste devant la défense.
Jordan Amavi et Massadio Haïdara s'emploient à essayer de faire oublier Locko, meilleur tacleur du championnat à son poste l'an dernier, alors que le retour de Lees-Melou, toujours en délicatesse avec ses frappes de balles après sa fracture du péroné à la fin du dernier exercice, est sans cesse repoussé.
Hugo Magnetti, Jonas Martin et surtout l'international suisse Edimilson Fernandes tentent de combler ce vide, mais la défense bretonne reste pour le moment trop souvent exposée.
Pour autant, il ne fait guère de doute que le plus finistérien des Brestois, lui qui allait voir Franck Ribéry jouer avec Brest en National quand il était gamin, sera aux commandes mardi à 18h45 pour le coup d'envoi.
Tout comme Brest n'est pas un club prédestiné à évoluer en C1, Chardonnet doit parfois encore se pincer devant "une trajectoire qui reste difficile à expliquer", comme il en a récemment convenu dans le Télégramme.
Remobilisation générale
"Il y a 10 ans, j'étais en prêt à Epinal, je faisais une heure de voiture le matin pour aller m'entraîner parce que j'habitais à Nancy", s'était-il souvenu avant la réception de Graz.
"Je sais d'où je viens. Alors, l'heure n'est pas encore à regarder derrière moi, parce que j'ai 29 ans et j'en ai encore un peu sous la pédale, j'espère. Mais c'est vrai qu'avec mon début de carrière, je n'étais peut-être pas voué à avoir un futur comme celui-là", avait-il poursuivi.
"Il faut savoir profiter de ces moments, et profiter de ces moments, c'est aussi savoir être performant dans ces matches-là", avait-il cependant immédiatement ajouté.
Et même si, en tant que capitaine, Chardonnet sera en première ligne de la remobilisation générale, il sait aussi pouvoir s'appuyer sur des joueurs ayant une expérience européenne qui ne se limite pas à un match, fût-il victorieux.
"On sait qui a joué quelques matches de Coupe d'Europe (dans l'effectif), ils aiment bien le rappeler aussi parce qu'on a un vestiaire assez chambreur", avait-il confié il y a deux semaines.
Mais le stoppeur n'est pas du genre à tirer la couverture à lui. "Toute expérience est bonne à prendre (...) Tout le monde apporte sa pierre à l'édifice à Brest, c'est comme ça que ça marche depuis le départ".
GLM avec AFP