A Brest, la liste PS-alliés de François Cuillandre, maire sortant, et celle de Ronan Pichon, candidat écologiste, ont fusionné cet après-midi. Au second tour des lélections municipales, la nouvelle liste affrontera celle de Bernadette Malgorn (DVD) et celle de Marc Coatanéa (LREM).
Ils auront fait durer le suspense toute la journée : François Cuillandre (PS-alliés) et Ronan Pichon (Ecologistes-UDB-Génération-S et PRG) ont annoncé être parvenus à un accord en fin d'après midi. Leurs deux listes ont donc fusionné, peu de temps avant l'heure limite pour déposer les listes en sous-préfecture.
On ne sait pas pour l'instant si Ronan Pichon a gagné son pari : obtenir plus de places pour les écologistes que lors des précédentes élections, durant lesquelles ces derniers s'étaient alliés à la majorité socialiste dès le premier tour.
"J'ai toujours affirmé que mon objectif était de battre la droite," a commenté Ronan Pichon, sans plus de précision, renvoyant à une conférence de presse que les deux candidats donneront demain, à Brest, mais admettant toutefois que les "discussions ont été longues". De là à en conclure qu'elles ont été laborieuses, il n'y a qu'un pas...
François Cuillandre avait laissé entendre auparavant qu'il n'avait pas besoin de cette fusion pour l'emporter. Arrivé en tête à l'issue du scrutin du 15 mars, avec 26,54 % des voix, il avait effectivement une confortable avance sur ses poursuivants, et notamment la candidate DVD Bernadette Malgorn (18,87%). Marc Coatanéa, candidat LREM, doté de 12,60% de voix, a choisi de se maintenir au second tour : c'est donc une triangulaire qui se jouera à Brest. Voilà qui va faciliter les affaires de la majorité sortante.
Au sein de la liste écologiste, la décision n'a pas été facile à prendre : nombre de candidats se sont prononcés contre la fusion avec la liste de François Cuillandre. C'est le cas de Thierry Fayret, ancien premier adjoint du maire sortant, qui avait quitté le PS pour se présenter sur la liste écologiste. Il ne figure évidemment pas sur la nouvelle liste de fusion, mais n'a pas souhaité s'exprimer publiquement sur la question.
Marc Coatanéa, lui, n'a pas tardé à fustiger le rapprochement effectué entre les deux listes : "A quelle philosophie ont dû renoncer les écologistes pour gagner quelques sièges ? Qu’en sera-t-il du projet de Stade au Froutven que les uns défendaient quand les autres le décriaient ? Monsieur Pichon et ses acolytes vont-ils finalement, pendant 6 années, s'accommoder de ce qu’ils critiquaient hier encore ? De son côté, François Cuillandre a-t-il décidé de prendre le parti de l’écologie punitive face au développement durable ?", a-t-il réagi dans un communiqué paru dans la soirée.
"Je ne suis pas fondamentalement étonnée. C'était déjà une audace extraordinaire que Ronan Pichon se présente", ironise Bernadette Malgorn, principale opposante au maire sortant, qui affirme avoir tendu la main aux écologistes, mais aussi à Marc Coatanéa, transfuge du PS.
"Nous leur avons dit : vous tous qui prétendez dans cette campagne vouloir rompre avec le système Cuillandre, rejoignez-nous ! Mais nous n'avons pas été entendus." Avant d'ajouter, concernant la fusion des deux listes pour le second tour : "Il faut croire qu'il y a des arguments qui font que les écologistes sont prêts à participer au système qu'ils dénonçaient..."
"On prend les mêmes et on recommence ! soupire Pierre-Yves Cadalen, candidat de la France Insoumise au premier tour. Les Verts ont prétendu incarner une majorité alternative, mais leur tête de liste est vice-président de la métropole brestoise et il entend le rester. Leur programme était construit depuis le début pour être compatible avec celui du PS."