L’un est entraîneur du Stade Brestois, l’autre du FC Nantes. Ils ont joué ensemble, se retrouvent pour des parties de golf, s’envoient des textos pour se féliciter ou s'encourager après leurs matchs respectifs. Cette fois, Michel Der Zakarian et Antoine Kombouaré vont se recroiser pour s’affronter en 1/8e de finale de la Coupe de France. Les deux amis n’ont pas l’intention de se faire de cadeaux.
C’est le retour de la Coupe de France, avec parmi les chocs de ces 8e de finale, un FC Nantes / Stade Brestois qui promet vendredi soir à la Beaujoire. Une belle affiche qui sera aussi l'occasion de se retrouver pour Michel Der Zakarian et Antoine Kombouaré, anciens coéquipiers de la maison jaune, amis, et désormais entraîneurs des deux clubs.
Rugueux et tenaces
Tous deux âgés de 58 ans, ces deux forts caractères se sont connus sur les terrains de la Jonelière. Né en Arménie, ayant grandi à Marseille, "Der Zak" y est arrivé en 1979, quatre ans avant que Kombouaré ne débarque de Nouvelle-Calédonie.
Défenseurs rugueux et tenaces, parfois concurrents mais souvent complémentaires, ils ont été deux fois vice-champions de France avec les Canaris (1985 et 1986), avant de partir chacun voler sous d'autres cieux.
Premier à partir en 1988, Der Zakarian a poursuivi à Montpellier, tandis que Kombouaré, resté jusqu'en 1990, a connu ses plus belles heures au PSG.
Mais les deux hommes sont restés très proches, se retrouvant régulièrement pour des parties de golf. "C'est un ami de très longue date", explique Kombouaré. "On est copains", confirme Der Zakarian.
Amis avant et après le match, pas pendant...
Ces dernières années, ils se sont souvent retrouvés adversaires sur le banc, sans jamais se laisser distraire par leur proximité.
"C'est mon ami avant le match, mon adversaire pendant le match et mon ami après le match", résume Kombouaré.
Ainsi, les Montpelliérains de Der Zakarian n'ont pas fait dans la dentelle face aux Toulousains de Kombouaré en novembre 2019 : défaite 3-0, la 2e d'une série de 10 toutes compétitions confondues qui a coûté son poste à l'entraîneur kanak deux mois plus tard.
"On s'envoie des textos, on se félicite, on s'encourage..."
Relancé à Nantes, Kombouaré n'avait besoin que d'un nul en mai dernier pour arracher le maintien lors de la dernière journée, mais "Der Zak" a envoyé son ancien club en barrages avec une victoire 2-1.
Changement de couleurs quelques mois plus tard: tout frais débarqué à Brest, Der Zakarian peinait à trouver la clé et s'est incliné à deux reprises 3-1 contre Nantes, d'abord en amical en juillet puis en championnat en septembre.
Mais les deux amis se soutiennent : "On n'a pas besoin de s'appeler tous les jours. On s'envoie des textos, on s'encourage quand il y en a un qui est en difficulté. On se félicite aussi quand on fait du bon travail", raconte Kombouaré.
Et chacun tient à saluer le travail de l'autre ces derniers mois.
"Brest vient de battre le champion de France (Lille, 2-0), ils ont retrouvé une assise défensive, ils ont des joueurs devant capables de faire mal à n'importe quelle défense. Ce n'est pas le Brest qu'on a rencontré en début de saison", prévient Kombouaré.
Der Zakarian évoque pour sa part le "beau parcours" de son ami, qui a évité la relégation à Nantes et porté le groupe à quelques points des places européennes désormais. Lui a gardé un souvenir mitigé de ses années compliquées sur le banc à Nantes (2007-2008 puis 2012-2016), conclues en très mauvais termes avec le président Waldemar Kita, envers lequel il ne cache pas son animosité.
"J'ai passé une quinzaine d'années à Nantes, en tant que joueur et entraîneur. Ca me fera plaisir de gagner encore à la Beaujoire", termine Der Zakarian.